Comprendre les enjeux du synode avec la revue Charitas

Alors que s’ouvre à Rome la dernière session de l’Assemblée générale du synode sur la synodalité « Pour une Église synodale : communion, participation et mission », la revue théologique de la Communauté Saint-Martin – Charitas – consacre son dernier numéro au synode comme « chemin de discernement spirituel ».

Entretien avec don Bertrand Lesoing, directeur éditorial de la revue.

Comprendre les enjeux du synode avec la revue Charitas

Alors que s’ouvre à Rome la dernière session de l’Assemblée générale du synode sur la synodalité « Pour une Église synodale : communion, participation et mission », la revue théologique de la Communauté Saint-Martin – Charitas – consacre son dernier numéro au synode comme « chemin de discernement spirituel ». Entretien avec don Bertrand Lesoing, directeur éditorial de la revue.

Depuis quelques années, on parle beaucoup de synode dans l’Église. De quoi s’agit-il exactement ?

On peut effectivement avoir l’impression que le terme « synode » et ses dérivés – synodalité, synodal… – ont en quelques années envahi tout le champ ecclésial. Mais ce serait sans doute une erreur de considérer cela comme une simple mode passagère. Le terme « synode » – comme la réalité qu’il recouvre – sont anciens et expriment la nature profonde de l’Église qui est ce « cheminement ensemble », où tous les membres du peuple de Dieu, ministres ordonnéset laïcs, hommes et femmes, religieux et religieuses, jeunes et vieux, chrétiens de longue ou fraîche date, marchent ensemble à la rencontre du Seigneur Jésus. Comme le notait le pape François, il s’agit d’« un concept facile à exprimer en paroles, mais pas si facile à mettre en pratique ». Le synode sur la synodalité, ouvert en 2021, entend donc raviver cette dimension synodale de toute l’Église. Il a été marqué par de nombreuses consultations à tous les échelons : local, diocésain, national, continental et universel. La session de cet automne vientau terme d’un long processus.

Cette session d’automne sera-t-elle la conclusion de ce processus ?

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Pas vraiment car le synode, surtout celui que nous sommes en train de vivre, n’est pas qu’unévénement ponctuel. Il est plutôt la manifestation d’un dynamisme de communion qui concerne l’Église tout entière. Aussi, la fécondité de ce synode ne se situera probablement pas dans les décisions emblématiques qu’il prendra ou non – décisions espérées par certains, redoutées par d’autres. Elle se mesurera plutôt à l’impulsion donnée à l’ensemble de l’Église.

Pourquoi avoir choisi pour titre de ce numéro de la revue Charitas « Le synode, chemin de discernement spirituel » ?

Cette expression est tirée d’une homélie du pape François en octobre 2021, lors de l’ouverture du synode. Le pape y fixait une feuille de route spirituelle qui pouvait se résumer en trois verbes : rencontrer, écouter, discerner. Il concluait son propos en parlant du synode commed’un « chemin de discernement spirituel, de discernement ecclésial, qui se fait dans l’adoration, dans la prière, au contact de la Parole de Dieu ».

On voit par-là que le synode ne se réduit nullement à un parlement ecclésial ou à un lieu de confrontations d’idées. Dire cela, ce n’est pas ignorer les tensions, parfois mêmes les fractures, qui traversent le catholicisme contemporain mais c’est se rappeler que le synode est d’abord un événement de grâce permettant à l’Église de se mettre à l’écoute de l’Esprit Saintpour toujours mieux témoigner et annoncer l’Évangile.

Comment s’opère concrètement ce discernement ?

La méthode employée, qui a été reprise dans plusieurs assemblées diocésaines ou paroissiales,est celle de la conversation dans l’Esprit. Beaucoup de chrétiens engagés ont pu ces derniers mois faire l’expérience de cette méthode. Il s’agit d’une manière de se mettre à l’écoute de chacun, de laisser un moment d’intériorisation pour laisser descendre la parole entendue et de discerner ensemble les motions de l’Esprit. La conversation dans l’Esprit s’enracine dans la longue tradition de l’Église, celle des chapitres des congrégations religieuses ou du discernement ignatien. Elle permet d’écouter ceux que l’on a habitude de moins écouter, de dépasser certains points de vue partiels ou des préconceptions idéologiques, d’entrer dans un discernement à la fois spirituel et communautaire, donc ecclésial.

Pour finir, pourriez-vous présenter en quelques mots la revue Charitas ?

Il s’agit d’une revue de formation, publiée deux fois par an par l’École de théologie de la Communauté Saint-Martin. Chaque numéro comporte un dossier thématique, avec parfois quelques articles supplémentaires sur des sujets variés. Les auteurs sont principalement – mais pas exclusivement ! – des membres de la Communauté Saint-Martin. La revue est envoyée à tous ceux qui en font la demande.

Charitas 19 : Le synode, chemin de discernement spirituel, La revue Charitas

avec les contributions de Don Philippe Seys, Don Jean Parlanti, M. François Moog, Don Emmanuel Rousselin, Mgr Matthieu Rougé, P. Alain Mattheeuws s.j., Mme Lucie Lafleur.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.