Nous sommes souvent invités à profiter de l’instant présent, comme source de bonheur et de sérénité, « carpe diem » ! Il s’agit plutôt de vivre chaque instant. Serait-ce un exercice plus difficile dans ce monde si chargé de tentations et de sollicitations ? Revenons plutôt à la source pour y puiser quelques conseils…
Le point de contact entre l’éternité de Dieu et le temps de notre histoire, c’est aujourd’hui. Nous ne pouvons considérer l’instant présent sans nous mettre sous le regard de notre créateur. C’est maintenant qu’Il est là, qu’Il me regarde, m’aime et attend mon simple acquiescement. Alors, la première disposition n’est-elle pas de prendre le risque de poser un acte de foi pour l’accueillir ?
Plus concrètement, l’accueillir maintenant, c’est accueillir le don de son Esprit : sa grâce. Veillons pour goûter ce don et en vivre. Mais il faut le laisser agir en nous, nous abandonnant à l’œuvre de sa grâce. Il y a une certaine action, libre et volontaire, pour être, et surtout ne pas se laisser vivre. Alors, dans tous les petits instants, plus ou moins ordinaires, nous avons un énorme capital qui nous permet de remplir d’amour ce que nous vivons, habiter vraiment là où nous sommes et y mettre tout notre cœur.
A l’école de la Vierge Marie, nous apprenons aussi petit à petit à devenir des demeures de sa parole. Quel que soit notre état de vie, goûtons-la et alors elle nous enseignera en fonction du moment présent. Veillons : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole. » (Lc 1, 38) Méditons : « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur… Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur. » (Luc 2, 19.51). Et gardons-la : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui. » (Jn 14, 23)

N’avons-nous pas aussi autour de nous des signes visibles de ce don de Dieu avec les sacrements institués par Jésus lui-même ? Ces sacrements réveillent en nous cette grâce de l’instant présent. Comme nous recherchons le soleil pour recharger nos batteries en vitamines, nous pouvons aller emmagasiner de l’amour dans l’adoration du Saint Sacrement, des grâces avec une confession régulière et vivre l’instant présent du sacrifice de Jésus à la Messe.
Que nous soyons seul ou au milieu d’une foule, dans la solitude de la retraite ou dans une vie professionnelle ultra active, dans l’effervescence de nos années étudiantes ou auprès de nos enfants, Jésus nous attend, pour vivre avec lui. Vivre avec lui l’instant présent comme une relation amoureuse, dans le silence de la solitude ou avec notre compagnon du moment.
Vivre l’instant présent, c’est vivre d’amour.
Elisabeth Ranvier