Lectio divina – Trentième dimanche du temps ordinaire

Ex.22, 20-26 1Th.1, 5-10 Mt.22, 34-40

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Voici quelques réflexions sur ce passage si connu du double commandement de l’amour de Dieu et du prochain, dont nous devons convenir déjà de l’aspect révolutionnaire de la réponse de Jésus s’adressant à des sadducéens, des pharisiens, des scribes, des docteurs de la Loi, bref des experts en religion qui passent leur temps à gloser cette Loi transmise depuis Moïse.

Nous nous moquons un peu de cette attitude intérieure des docteurs de la Loi et des pharisiens, prenant bien sûr, mais trop souvent hypocritement nous aussi, le parti de Jésus. Mais imaginons que Jésus revienne actuellement dans l’Église et dans notre monde chrétien, dans notre Église, et donne une réponse similaire en disant que, finalement, le principal c’est d’aimer l’orphelin, la veuve, l’immigré et que les milliers de pages écrites par nos grands exégètes et nos grands théologiens ne sont que paille ! Je crois que cela ferait aussi une révolution et que Jésus serait près d’être condamné une deuxième fois !

Une seule chose compte, c’est aimer !

Donc Jésus lance une réponse qui à la fois n’a rien de nouveau, puisqu’Il cite l’Écriture, et pourtant bouleverse le regard que l’homme religieux, -il ne s’agit pas de s’adresser à des athées ou des agnostiques-, qu’est le pharisien ou le docteur de la Loi peut porter sur ce message, pourtant si simple, de Dieu à l’homme.

Ce qui est le plus bouleversant n’est pas tant la réponse de Jésus face à l’attitude traditionnelle des Juifs, mais c’est de comprendre que Dieu, pour permettre l’union de l’homme à la Vie divine, ne demande qu’une chose : c’est d’aimer ! Une chose qui est si simple, une chose qui est à la portée de tous ! Il ne demande pas d’être riche, Il ne demande pas de diplôme, Il ne demande pas un arbre généalogique, Il ne demande pas même de savoir bien parler, de savoir penser, Il demande d’aimer…

Aimer enrichit le cœur !

Et cet acte si simple, si universel est aussi celui qui est le plus enrichissant, celui qui est le plus personnalisant pour chacun de nous. La preuve en est que la grande douleur des pauvres c’est que personne n’ait besoin de leur amitié ! Et nous savons, nous qui sommes des riches, parce que nous avons des familles, parce que nous avons des racines dans une terre, un patrimoine, dans des générations, nous savons comme il est enrichissant de pouvoir aimer, se servir de son cœur, et attendre de l’autre qu’il soit réceptif à notre amitié.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Autrement dit, contrairement à ce que l’on pense lorsque l’on parle des commandements de Dieu, il n’y a rien d’esclavagiste dans cette Révélation de Yahvé : il suffit seulement de laisser battre le cœur que nous avons depuis notre naissance et qui est fait pour aimer ! En sachant que lorsque je laisse battre mon cœur je l’agrandis aux dimensions de celui que j’aime : ma femme, mon enfant, mon père, ma mère, mon ami…

Est-ce facile d’aimer ?

Donc c’est véritablement l’opposé de ces contraintes que l’on peut trouver dans d’autres sagesses philosophiques ou religieuses. L’acte d’aimer est un acte libre et le résultat de mon amour c’est la liberté, une liberté qui s’élargit aux dimensions de celui que j’aime et que j’accueille.

De plus, cet acte d’aimer semble facile, à première vue : aimer Dieu qui est la Bonté, qui est l’Amour, et aimer son prochain qui possède en lui, du fait de sa création, l’image de Dieu-Amour : quoi de plus naturel !

Et pourtant, il nous faut remarquer qu’aucune autre religion, aucune autre sagesse, depuis que le monde est monde et que l’homme pense, n’a fait appel à ce commandement de l’amour.

Il faut remarquer aussi que, bien que cela nous semble naturel, il aura fallu à Dieu toute la pédagogie de l’Ancien Testament pour préparer les hommes à recevoir et surtout à vivre cette loi de l’amour !

Mourir d’aimer !

Cela nous semble naturel et pourtant même au temps de Jésus -comme nous le voyons dans cet évangile- il y a un blocage, une difficulté : Jésus ne va-t-Il pas être condamné pour Sa vie, Ses miracles et Son message d’amour ? Jésus va mourir d’aimer ! C’est particulièrement frappant lorsqu’on lit l’épisode de la résurrection de Lazare qui provoquera la décision des Juifs de Le tuer.

Tout cela nous montre donc que, même si cet acte d’amour est, in abstracto, facile à poser, il y a quelque chose en nous de très mystérieux qui cohabite avec ce mystère de l’amour. Et cette chose mystérieuse, c’est le mystère du péché. Quelque chose d’intérieur, d’insaisissable, de difficilement compréhensible… Les grands maîtres de la spiritualité sont là, après Saint Paul, pour nous indiquer, vaille que vaille, un chemin de compréhension de notre intérieur : pensons à Sainte Thérèse d’Avila que nous fêtons au mois d’octobre ou à Saint Jean de la Croix que nous honorons en Décembre…

« Ève vit que le fruit était bon… »

Il y a donc un obstacle intérieur qui va bloquer ou plutôt bouleverser cette démarche de l’amour. Bouleverser oui, le Malin bouleverse.

Je parle du Malin parce que, bien entendu, si Dieu a créé l’homme avec un cœur pour aimer, ce n’est pas Dieu qui l’en empêchera ! Ce n’est pas l’homme non plus en tant que tel puisqu’il a justement ce cœur !

Il y a donc un troisième personnage dans cette tragédie humaine. Ce troisième personnage, c’est le Malin qui va bouleverser, détourner l’être de sa fin : l’être qui est fait pour le vrai, quand je le connais, va être découvert faussement à mon œil ; l’être qui est comme valeur, pour mon amour, va se présenter à moi comme mauvais… C’est la technique absolument remarquable du péché originel : « Ève vit que le fruit était bon… »

Le Diable ne crée pas, seul Dieu crée. Le Diable ne créant pas, il utilise donc quelque chose qui préexiste et qui s’appelle l’être, tout être, tout ce qui est, les animaux, les plantes, l’homme, que sais-je, bref, tout ce qui est pour le dévoyer, le mal voir.

« Ils virent qu’ils étaient nus. »

Un exemple : le péché originel, auquel vient d’être fait référence, est la clé de cet obstacle intérieur et de nos angoisses, comme le souligne Saint Paul. Il nous faut revenir à cette première chute : « Ils virent qu’ils étaient nus. » Rien d’érotique ici ; cela montre simplement que le Malin se sert de ce qui existe : Adam et Ève faits à l’image de Dieu, mais pour brouiller leur vision, il va les dévoyer, ils ne vont plus voir ! Ils ne vont plus voir en l’autre, (Adam ne va plus voir en Ève et Ève en Adam), qu’il y a cette image de Dieu, qui rend l’autre aimable ! Il n’y a plus d’image de Dieu, de présence de Dieu, de regard sur Dieu à travers l’autre : voilà le péché !

Il y a ainsi absence de Dieu dans la vie et donc il n’y a plus d’objet d’amour. Mais comme j’ai un cœur qui est quand même fait pour aimer, eh bien ce cœur va finalement se retourner vers moi : c’est ce qu’on appelle l’amour-propre ! Nous voyons comme il est idiot de se vanter d’avoir de l’amour-propre ! L’amour-propre c’est l’amour de soi, donc au lieu d’être tourné vers le Bien et vers la participation au Bien qu’est l’homme en qui est l’image de Dieu, même obscurcie, je vais me retourner vers moi dont je vais faire un dieu !

S’aimer soi en l’autre !

Ce qui va me permettre, très subtilement, de me retourner ensuite vers le prochain pour ‘l’aimer’, mais pas pour le bon motif. Je ne vais pas aimer l’autre parce qu’il est à l’image de Dieu, je vais aimer l’autre parce qu’il est à l’image de moi ! Je vais avoir un amour qualifiable de possessif, captatif… Je veux faire de l’autre un autre moi-même.

Je n’aime pas l’autre pour ce qu’il est, parce qu’il représente Dieu en face de moi et que je vais partir à la découverte de Dieu à travers l’autre, j’aime l’autre dans la mesure où il me ressemble : c’est l’égoïsme, c’est le narcissisme, et tout ce qui s’en suit… Voilà le drame des mariages et des amitiés mal vécues.

D’où cette phrase de Jésus : « Vous êtes aveugles, et vous mourrez dans votre péché » dit-Il aux pharisiens, en Saint Jean. Ce n’est pas aveugle sur la Loi, c’est aveugle sur ce fondement essentiel de l’amour de Dieu. Vous êtes comme Adam et Ève et nous, nous sommes comme eux- en partie : nous sommes aveugles, nous ne voyons plus en l’autre l’image de Dieu, nous voyons en l’autre ce qui nous plaît, ce qui nous excite, ce qui nous stimule. C’est le désir, le plaisir, l’hédonisme. D’où notre civilisation publicitaire, excitante, stimulante, érotique, violente.

« Vous êtes aveugles et vous mourrez dans votre péché. »

« Vous êtes aveugles et vous mourrez dans votre péché. » Le péché c’est de ne pas voir. Voilà de quelle manière le Malin vient s’insérer comme une tierce personne entre Dieu et mon âme. Il ne crée rien, il ne détruit rien, il dévoie. Je vois mais je ne vois plus le vrai, et donc quand j’aime, je n’aime plus le bien car je suis aveugle.

Nos péchés sont des manques d’amour. Nos manques d’amour sont des aveuglements, des non-regards théologiques sur l’autre. Nous comprenons bien que la charité ne consiste pas à se persuader que celui qui est en face de moi est bien, vertueux… Ça, c’est le théâtre. Il ne s’agit pas d’inventer des qualités en celui qui est en face de moi et qui ne les possède pas. Il s’agit de voir en lui la qualité originelle, substantielle et profonde qui est le fait qu’il est, donc qu’il est créé, donc qu’il y a l’image de Dieu en lui ! Voilà l’erreur : c’est ce non-regard théologique.

« Fais-nous aimer ce que tu commandes ! »

Donc il faut faire finalement comme Dieu le Père qui s’est plié à cet exercice de manière extraordinaire. Quand Dieu regarde l’homme, que voit-Il en l’homme ? Ce n’est pas l’image de Dieu qu’Il voit parce qu’alors on retomberait dans l’amour possessif. Dieu ne s’aime jamais Lui-même, sinon Il serait Narcisse.

Il voit un autre que Lui dans l’homme et cet autre c’est Son Fils qui s’est incarné. Et quand Il nous regarde Il voit l’humanité de Son Fils, Il voit à travers nos larmes les larmes de Son Fils, à travers nos joies les joies de Son Fils ; Il aime Son Fils en nous et Il nous aime parce qu’Il voit en nous, même au fond d’un cœur qui est meurtri, lâche, obscur, fourbe, Il voit, Il arrive à voir l’image de Son Fils.

D’où l’intérêt de la Collecte de ce dimanche : demander la foi, l’espérance et la charité, pour monter en Dieu afin de voir avec Lui, de son point de vue à Lui, de voir avec Lui, comme Lui, l’autre tel qu’il est. Non pas tel que je veux qu’il soit, mais tel qu’il est c’est-à-dire avec cette image divine au fond de lui, même quelquefois très obscurcie.

« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu Il le créa. »

Car elle est importante cette image ! C’est elle qui fait la dignité de l’homme : ce n’est pas l’avoir, ce n’est pas le pouvoir, ce n’est même pas le savoir. La dignité de l’homme réside dans cette réalité invisible, spirituelle, fondatrice de l’être qui est l’image de Dieu.

C’est cette image de Dieu, d’une valeur inestimable, que chacun doit apprendre à aimer. Comme Dieu l’a aimée jusqu’à donner la vie de Son Fils en échange de la vie de cette pauvre image ! Oui, Dieu a permis à Son Fils de mourir sur la Croix pour que chacun de nous puisse récupérer ce trésor. L’image de Dieu en chacun de nous a la valeur, pour chacun, de la vie du Fils de Dieu ! C’est pour chacun que le Fils est mort, c’est pour chaque trésor qui est dans notre âme, même si c’est l’âme de toutes les turpitudes, de toutes les faiblesses… Car, oui, pour elle aussi le Christ s’est livré sur la croix.

Demandons donc en ce dimanche, ce ressort théologique pour changer notre regard, pour regarder l’autre, pour le sonder comme Dieu qui sonde les reins et les cœurs et pour découvrir dans l’autre, dans son intérieur, ce trésor qui a coûté la vie du Fils de Dieu.

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.