Lectio divina – Vingt-septième dimanche du temps ordinaire

Is.5, 1-7 Ph.4, 6-9 Mt.2, 33-43

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Ce 27ème dimanche est un plaidoyer du Fils pour nous décrire l’Amour infini du Père. Nous repèrerons facilement les redondances significatives de la Collecte qui soulignent la nature de l’Amour divin : inépuisable, tu combles, bien au-delà, plus que…

« Cherchez dans l’Esprit votre plénitude. »

Nous sommes à l’opposé de nos manières d’aimer qui sont rarement gratuites et paisibles, mais si souvent mesurées et intéressées, pour ne pas dire inquiétantes… Nous sommes, oui, inquiets du propre amour que nous portons à l’autre (va-t-il le recevoir ? va-t-il y répondre ? …) et même de l’amour que nous recevons d’un autre (pourquoi ? jusqu’où ? et à quand ?…)

En Dieu rien de tel, bien au contraire : Son Amour est tel que si nous Le recevons, Il est capable de délivrer notre conscience inquiète ! C’est dire s’Il nous prend et nous soulève puissamment de l’intérieur pour arriver à libérer le fardeau de la conscience dont nous seul avons la clé ! Ce qui est logique puisque c’est Lui qui nous a faits !

« Il nous a recréés pour faire le bien… »

Infini dans le temps, l’Amour du Père partage Sa Puissance créatrice. Paul a bien raison donc de souligner que le Père nous a recréés en Jésus. C’est ce peuple recréé qui est décrit dans la parabole des vignerons homicides rapportée par les trois synoptiques, ce qui en souligne la gravité.

Ethnos dira le grec pour décrire les « autres vignerons ». La Vigne est le Royaume, mais l’ethnos n’est pas l’Église dans sa plénitude ; c’est plutôt le peuple obéissant que l’Église pèlerine est appelée à devenir en suivant, par exemple, les instructions de Paul (cf. 2ème lecture). Le Salut pour ce peuple recréé n’est pas un acquis, mais une tâche à accomplir. Et face à cette vocation à porter du fruit et à l’offrir au Seigneur, le contre-exemple du peuple élu reste une méditation toujours actuelle.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne sur Twitter : @mgrjmlegall

« Aime et fais ce que tu veux ! » St Augustin

N’allons surtout pas croire que le temps des prophètes est dépassé… Ce qui a été vécu dans l’ancienne Alliance, et qu’Isaïe raconte avec délicatesse mais dureté, doit être pris par chacun comme un avertissement constant, ainsi que l’épître aux Hébreux nous le recommande : « afin que plus personne ne tombe en suivant l’exemple de ceux qui ont désobéi » (4, 11). C’est donc de désobéissance qui s’agit. Non pas la contrefaçon qu’en fait notre monde, ignorant de ce que liberté des enfants de Dieu veut dire. Il ne s’agit pas tant de vouloir s’échapper comme le fils prodigue que de savoir impacter l’autonomie de ma liberté de fils de Dieu avec ma dépendance de créature.

« Ne retenez pour vous rien de vous… » St François d’Assise

Les fruits que le Paterfamilias vient chercher sont la louange de la création. C’est ce qu’avait compris François d’Assise. Il partagea avec Paul ce zèle à chanter la louange de Dieu, en présentant à son Père les fruits de la grâce qui n’a pas été vaine en lui. Le Maître de la vigne n’attend rien d’autre, dans Sa bienveillante paternité, que de voir Ses fils se nourrir de Son héritage oui, mais en Lui faisant eucharistie de ses biens, c’est à dire en rendant grâce pour ce qu’ils sont.

La fécondité spirituelle n’est vraie que si elle me tourne avec mes frères vers le Père Source de tous les biens. Car c’est bien par grâce qu’ils sont sauvés, cela ne vient pas d’eux, c’est le don de Dieu… (cf. Eph 2, 4-10).

« Tout est à vous mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu ! »

Revenir avec Augustin au péché d’origine qu’est l’avarice… C’est ce que les premiers vignerons n’ont pas compris, qui se sont engorgés des fruits récoltés. A eux la gloire de la vérité et des certitudes morales, à eux la gloire d’une vie religieuse fondée sur l’élection incommunicable, à eux la gloire d’être unique comme leur Dieu !

A nous aussi peut-être la vanité de nos positions sociales et de nos qualités ? A nous aussi peut-être l’avarice de nos talents et l’incapacité à concevoir que, tout ce que nous sommes, nous le Lui devons ? A nous également la toute-puissance réelle ou supposée devant la maîtrise de la vie, de l’avenir, de la science ? A nous enfin l’appropriation de notre vocation ?

Non, ce qu’il faut, pour appartenir à l’ethnos, c’est savoir rendre grâce en toutes choses (1Thess 6, 18, Eph 5, 20).

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.