Installation de don Édouard, nouveau supérieur du séminaire

Lundi 19 septembre 2022

Au printemps dernier, avec la réélection de don Paul comme modérateur général, des mouvements ont eu lieu dans les différentes instances de la communauté. Parmi eux, don Edouard a quitté la paroisse d’Amiens pour prendre la responsabilité de la maison de formation. Alors qu’il vient de faire sa rentrée avec les séminaristes, il revient sur les enjeux de cette nouvelle mission.

Messe d’installation de don Édouard, nouveau supérieur du séminaire de la Communauté. 

Qu’est-ce que cela vous fait de quitter votre paroisse pour revenir au séminaire ?

Partir c’est d’abord répondre à un appel plutôt que de quitter. Ce qui est premier c’est de se dire que je suis appelé à aller un peu plus loin. J’étais déjà parti d’autres paroisses, d’autres diocèses. J’ai beaucoup reçu des fidèles et ils ont beaucoup contribué à ma formation. C’est vraiment d’aimer les gens qui a contribué à ma formation. Petit à petit le prêtre nait de l’amour des gens, reçu et donné, par le fait de les servir, de les accompagner, d’être proche d’eux.

Le plus important c’est de répondre à un appel, dans la foi, un appel de l’Église, et le premier mouvement c’est la gratitude et la reconnaissance, savoir que c’est lui qui nous avait conduit là, c’est lui qui a œuvré à travers nous, donc si on a laissé le Christ, on ne part pas vraiment. Mais en même temps, à vue humaine c’est parfois un peu déchirant surtout quand la mission est un peu courte. C’est déchirant pour nous, mais aussi pour les fidèles qui s’attachent à leur pasteur !

Quant au fait de revenir au séminaire, c’est en effet déstabilisant. J’ai l’impression d’être un propédeutique qui doit tout découvrir, les lieux, les horaires, qui fait quoi, comment, pourquoi on dit ça, comment il faut le dire !

Comment vivez-vous cette arrivée au séminaire ?

Quand on est curé de paroisse, les apostolats se ressemblent. Devenir responsable de la formation des futurs prêtres ça change un peu de manière de faire ! Ce qui compte c’est que le Seigneur me précède et il m’envoie là où lui-même fait son œuvre : j’ai seulement à chercher ce qu’il veut. Une de mes expériences pastorales est d’avoir découvert que le Christ est le curé de la paroisse dans laquelle j’étais curé et que je devais chercher ses idées, ses projets, ses pensées, ses vouloirs. Ici c’est la même chose, c’est lui qui va former les prêtres et il va les former à sa manière, pour qu’ils lui ressemblent.

Les formateurs, séminaristes et propédeutes lors du pèlerinage de rentrée au Mont Saint-Michel.

Qu’attendez-vous de cette mission ?

Cette nouvelle mission est finalement une stimulation à la sainteté parce que c’est une aventure de la foi, et on voit bien que cela repose sur la foi, plus que sur nos qualités humaines ! On prend conscience de nos limites et de nos fragilités. Le danger est de s’habituer : « C’est la troisième rentrée, je sais faire ! ». J’espère que je garderai toujours cette grâce des commencements qui permet d’approfondir sa foi et sa confiance en Dieu et en l’Église. Sentir sa petitesse par rapport à la responsabilité, ça rend humble. Je pense que les changements nous rendent plus humbles, il faut beaucoup de temps pour cela.

Quels prêtres voulez-vous former pour demain ?

Je veux former les prêtres que l’Église veut former, des prêtres à la manière du Christ, des prêtres selon le cœur de Dieu. Plus ils ressembleront au Christ, plus ils seront eux-mêmes et plus ils seront des bons pasteurs.