Pourquoi je t’aime Église de Dieu ?

Le 1 décembre 2025

Aimer l’Église peut sembler une évidence, et pourtant, à chaque époque, cette question se pose avec acuité. 

Le mystère de l’Église 

Il est des réalités qui dépassent notre raison, des réalités si vastes qu’elles nous entraînent dans une contemplation où la foi sublime l’entendement. L’Église est l’une de ces réalités. « Le mystère, indicible en son fond, déborde toujours infiniment l’expérience qu’on en a ou qu’on peut en avoir. » Ce constat du cardinal Henri de Lubac met en lumière que l’Église n’est pas un système clos : elle est toujours plus vaste, toujours plus profonde que ce que nous en percevons.

L’Église n’est pas seulement une institution visible avec ses fragilités humaines ; elle est, dans la foi, « le sacrement universel du salut » (Lumen gentium, n° 48), signe et instrument par lequel Dieu déploie son dessein de miséricorde dans l’histoire.

Cet article est extrait du nouveau hors-série de la Revue Saint-Martin sur l’Église.

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Aimer l’Église

Si nous devons aimer l’Église, c’est d’abord parce qu’elle nous précède et nous engendre à la vie de Dieu. Elle est une mère, Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l’Esprit, rassemblé par la Parole de Dieu et nourri par l’Eucharistie. Elle ne vit pas pour elle-même, mais pour que le Christ continue d’atteindre les hommes et les femmes de tous les temps. 

« Aimer l’Église, c’est reconnaître, au-delà des blessures visibles, la beauté de ce corps où la grâce de Dieu demeure active. »

Le cardinal Charles Journet insistait sur cette dimension surnaturelle : « L’Église est sainte dans son principe et dans sa fin, même si les hommes qui la composent sont marqués par le péché. » Aimer l’Église, c’est donc apprendre à ne pas en rester à un regard superficiel pour contempler le mystère de la sainteté qui l’habite, et qui se révèle jusque dans sa pauvreté. 

Le cardinal de Lubac, dans Méditation sur l’Église, exprime avec force cette exigence intérieure : « On ne peut pas aimer le Christ sans aimer l’Église ; on ne peut pas aimer l’Église sans aimer les pauvres qu’elle porte dans son sein. » Cet amour n’est ni naïf ni aveugle : il est lucide, patient, et souvent crucifiant. Mais il est aussi libérateur, parce qu’aimer l’Église, c’est aimer ce par quoi le Christ continue d’agir et de sanctifier le monde.  

On comprend alors ce qu’écrivait Georges Bernanos : « Dès le commencement, mon Église a été ce qu’elle est encore, ce qu’elle sera jusqu’au dernier jour, le scandale des esprits forts, la déception des esprits faibles, l’épreuve et la consolation des âmes intérieures qui n’y cherchent que moi. » 

Poser un regard de foi pour mieux aimer

Aimer l’Église, c’est reconnaître, au-delà des blessures visibles, la beauté de ce corps où la grâce de Dieu demeure active. C’est aussi une manière d’aimer le monde, puisque l’Église, loin de se replier sur elle-même, n’existe que pour le servir, l’éclairer et le sanctifier. 

Si elle disparaissait, le monde perdrait son sens ultime, son lien avec le Christ sauveur et premier-né de toute la Création. L’Église, en effet, a pour mission essentielle de rendre Jésus-Christ présent et accessible à tous. Malgré ses imperfections et ses limites humaines, l’Église ne parle pas d’elle-même : elle est la servante de la Révélation divine.  

Ainsi, c’est dans cette tension entre sa grandeur sacramentelle et sa fragilité humaine que l’Église devient lieu d’espérance et de transformation.  

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