Lectio divina – dimanche de la solennité de la Trinité

Deut.4, 32-40 Rom.8, 14-17 Mat.28, 16-20 .

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Je trouve particulièrement beau de fêter nos mères le jour de la Sainte Trinité. Cette coïncidence du calendrier liturgique nous permet en effet d’avoir un regard plus profond et plus théologique sur la maternité.

C’est la Trinité qui donne la vie à toute chose…

Nos mères sont mères c’est-à-dire donnent la vie comme Dieu, même si Dieu est appelé Père. La maternité de nos mères est reliée à la paternité de Dieu et la paternité de Dieu est en quelque sorte une maternité tant Son amour est plein de tendresse. L’Ecriture foisonne de ces révélations où Dieu nous avoue que non seulement Il nous aime, mais qu’Il nous aime tendrement comme une mère. Il ira même jusqu’à dire que « Si au grand jamais une mère venait à abandonner son petit moi je ne le ferai pas. »

Il y a un autre point de concordance entre la mère et la Trinité. Curieusement le mystère de la Trinité est en quelque sorte enfermé sur lui-même. On ne se sort pas de cette perfection infinie qu’est le Père et le Fils et le Saint-Esprit, comme le montre le fameux tableau de la Trinité de Roublev qui représente trois personnages presque identiques se regardant les uns les autres, sans qu’il y ait une ouverture sur l’extérieur… Et en même temps, c’est la Trinité qui donne la vie à toute chose !…

Il en va de même pour la mère. La mère porte son enfant en elle, seule, même si au départ le père a procréé avec elle ; elle porte son enfant en son sein, comme pour le garder… Et tout à coup elle va lui donner la vie, elle va le mettre au monde !

Donc bonne fête aux mères !

Et profitons de cette journée pour revoir l’amour que nous leur portons, l’amour que nous leur avons porté ou les manques d’amour, les manques de tendresse que nous avons eus vis-à-vis d’elles. Remettons tout cela en Dieu. Cela nous aidera d’ailleurs, et en retour, à mieux vivre le mystère de la Trinité.

Tout dans le monde est imprégné du mystère de la Trinité.

Le mystère de la Trinité que nous célébrons ce dimanche après la Pentecôte est l’alpha et l’omega de l’Univers et donc de l’homme. Tout dans le monde est imprégné de ce mystère de la Trinité.

Parce que la vie même de Jésus est imprégnée de ce mystère : du Baptême du Jourdain où le Père se dévoile en dévoilant Son Fils avec l’Esprit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. Et je vis une colombe… » rapporte Saint Jean-Baptiste, jusqu’à la mort sur la Croix où le Christ dit : « Père entre tes mains je remets l’Esprit », l’Esprit du Fils, l’Esprit de Dieu…

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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La vie de Jésus est baignée de la Trinité parce qu’Il est venu nous révéler la Trinité. C’est pourquoi l’on peut dire que la vie de Jésus, c’est la sainteté trinitaire en terme d’humanité.

Et c’est parce que la vie de Jésus est baignée de ce mystère, dans ce mystère, que notre vie chrétienne, à nous qui sommes appelés à être d’autres Christ, est aussi baignée de la Trinité.

Toute notre vie est baignée du mystère de la Trinité. De notre Baptême où nous sommes baptisés, comme nous le rappelle l’Evangile, « au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit » à la bénédiction finale de nos obsèques où le prêtre bénira notre corps au nom de cette même Trinité vers Laquelle nous nous en irons…

Et, entre ces deux bornes de nos vies, toutes nos oraisons se terminent par une invocation à la Trinité : « Par Jésus-Christ ton Fils notre Seigneur qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit. »

Einstein a moins bouleversé le monde que Jésus révélant le Père !

C’est pour cela que la réalité trinitaire (je parle de réalité car la Trinité n’est pas seulement un dogme, une idée inventée par l’Eglise) est une réalité que la foi de l’Eglise a découverte dans la Parole de Dieu c’est-à-dire le Verbe, Parole du Père et dans la Parole qui l’a précédée comme celle qui l’a suivie : l’explicitation théologique de son enseignement.

C’est Jésus qui nous révèle le mystère de la Trinité : « Je m’en vais vers le Père… », « Il faut que je parte vers le Père sinon je ne vous enverrai pas l’Esprit… »

Et les apôtres ont dû se faire violence pour recevoir ce message ! Rendons-nous compte de ce qu’a pu être la réaction d’un juif monothéiste, lorsqu’il entend parler de Dieu Père, de Dieu Fils, de Dieu Esprit ! C’est pire que la révolution copernicienne ! Einstein a moins bouleversé le monde que Jésus révélant Son identité avec le Père !

Là c’était toute la foi, l’adhésion du peuple juif à un Dieu unique et transcendant qui éclatait par le Christ révélant que ce Dieu-un est Père, ce Dieu-un est Fils ! Ce Fils, c’est Lui, Jésus, et « celui qui voit le Fils voit le Père »… Et les deux sont unis dans un commun amour qu’Il appelle le Consolateur, l’Esprit…

L’Eglise découvre la réalité trinitaire dans la Parole de Dieu.

C’est donc Jésus qui révèle ce mystère, cette existence mystérieuse que les apôtres, et en particulier Saint Paul comme on l’entend dans l’épître aux Romains, vont expliciter : « Vous criez Abba, Père, à cause de l’Esprit qui vous est donné et qui vous fait fils dans le Fils. » Toute la révélation du mystère trinitaire dans sa relation à l’homme est présente dans ces lignes de Paul.

Mais, avant le Christ et pour préparer la révélation trinitaire de Jésus, il y a déjà dans l’Ancien Testament, dans l’ombre, la Personne du Père, « celle qui crée le monde et l’homme », comme dit la première Lecture, le Père source de vie par Sa paternité.

Et puis il y a aussi le Fils, « la voix de Dieu qui est là dans les flammes ». Les flammes c’est l’Esprit ou la nuée de l’Amour. Le Fils est là. Il ne fait qu’un avec l’Esprit.

Et cet Esprit, cette flamme comme on le voit à la Pentecôte, elle « choisit le peuple » dit la première Lecture ; et elle le guide : c’est l’Esprit Saint qui sanctifie…

Voilà comment l’Eglise découvre la Réalité trinitaire dans la Parole de Dieu.

Le mystère de la Trinité nous dépasse et nous appelle !

Elle en fait son premier mystère, premier mystère de notre foi.

Le mystère est une réalité qui nous est révélée, mais que nous ne pouvons pas embrasser pleinement. Nous ne pouvons pas la comprendre, la ‘prendre-avec-nous’, la délimiter comme nous pouvons délimiter une réalité créée, une forme, une qualité.

Le mystère de la Trinité nous dépasse et il nous appelle. Nous sommes plongés dedans comme dans l’Océan divin disent les mystiques ; nous y sommes noyés, oui. Et pourtant nous ne perdons pas la vie : nous la retrouvons ! Cette réalité est mystérieuse.

La Trinité est tellement une que la paternité de Dieu s’applique aux trois Personnes pour les hommes. Lorsque j’invoque Dieu Père, je m’adresse à la nature divine qui regarde la première, la deuxième et la troisième Personne de la Sainte-Trinité. C’est Dieu qui est Père. Ce n’est pas seulement le Père de Jésus qui est notre Père, c’est Dieu tout-entier. C’est cette Trinité entière qui est paternelle, porteuse de vie, donneuse de vie.

Et en même temps la Trinité est tellement libre que chaque Personne a sa fonction propre par rapport aux hommes. La première Personne crée : c’est la Création du Père. La deuxième Personne rachète : c’est la Rédemption du Fils. La troisième Personne guide, comme on le voit avec la première Lecture. Elle accompagne le peuple choisi c’est la sanctification de l’Esprit.

Dieu est le Cœur du monde !

La Trinité est une en même temps qu’elle est absolument libre.

Et c’est parce qu’elle est une qu’elle est libre et c’est parce qu’elle est libre qu’elle est une. Et ce qui cimente cette unité en même temps que ce qui la fait exploser au niveau de Sa vie, c’est l’Amour !

La vraie foi chrétienne ce n’est pas seulement la foi en Jésus, c’est la foi en la Trinité, cette Trinité qui est en fait comme une conséquence de l’Amour de Dieu.

Saint Jean nous dit : « Dieu est amour. » La liturgie orientale a d’ailleurs cette très belle expression : Dieu est le Cœur du monde. C’est parce que Dieu est Amour qu’il est forcément deux, sinon ce serait un amour égoïste. Si Dieu s’aimait en tant que seul ce serait du narcissisme. Dieu est Amour, Il est donc forcément deux : Il aime l’autre qui est, Lui aussi, Dieu (puisqu’objet d’amour infini) ; et cet Amour est si substantiel, si parfait, si illimité qu’Il existe en Lui-même, qu’Il se pose dans l’existence divine comme Personne : c’est la troisième personne, l’Esprit.

C’est pourquoi l’on peut dire que le mystère de la Trinité est tout à fait raisonnable quand on regarde sa convenance théologique. C’est parce que Dieu se révèle comme Amour qu’Il se révèle déjà implicitement comme trine.

Comme Dieu a créé toutes choses, Il est en toutes choses…

La vraie foi c’est aussi reconnaître que Dieu trine est présent et agissant absolument partout.

Revenons à la première Lecture : « Dieu est le Seigneur du ciel et il est aussi sur la terre. » Comme Il a créé toutes choses, Il est en toutes choses. Il est en moi et, dira le psalmiste, Il m’accompagne. Je me lève Il se lève, je m’assieds Il s’assied, je me repose Il se repose. D’où cet émouvant aveu du psalmiste : « Je monte au ciel tu y es, je descends dans le shéol je te trouve. »

Réfléchissons sur cette proximité divine qui fait que Dieu ne me lâche pas ! Il est à chaque pas que je pose ! Dieu m’est conjoint, Dieu est partout. Dieu est toujours déjà là comme disent les mystiques. Et Saint Bonaventure d’écrire : « Dieu est un cercle dont la circonférence est nulle part et le centre partout. »

Dieu est présent et Il agit ; Il est présent en moi et Il agit en moi. Il agit en vivant d’abord Sa vie. Nous avons toujours le réflexe un peu personnel de ramener Dieu à nous-mêmes. C’est Dieu qui se ramène à nous, ce n’est pas nous qui Le ramenons à nous-mêmes ! Dieu est présent en nous et Il y vit Sa Vie trinitaire. C’est Dieu qui en moi se dit, se connaît et c’est le Verbe, deuxième Personne. C’est Dieu qui en moi s’aime et c’est la procession de l’Esprit-Saint.

« Héritiers de Dieu avec le Christ… »

C’est cela l’agissement de Dieu : cette Vie intime de Dieu en moi parce qu’Il est mon Créateur et qu’Il ne me quitte pas, qu’Il me conserve, qu’ « Il ne me lâche pas la main » comme dit le prophète ; c’est parce qu’Il vit en moi qu’Il va me transmettre Sa Vie.

Comment ? Par le simple regard contemplatif, par la simple attention auditive, par la simple assimilation. Il suffit que je descende en moi-même dans le fond de mon âme pour y contempler cette Vie trinitaire. Je Le verrai Se poser dans mon âme pour me laisser écouter Sa Parole qu’Il prononce : le Verbe.

Il suffit pareillement que je sois amoureusement attentif à cette Parole pour que je L’accomplisse par l’Esprit qui est en moi, cet Esprit qui est l’Amour, qui est l’Union. Alors j’entre dans la vie intime du Père. Je deviens « co-héritier », avec le Fils, de la Vie de Dieu le Père.

Une âme contemplative, donc une âme qui apprend à descendre en elle-même pour y voir Dieu et pour y voir la Vie trinitaire entre spontanément en cette Vie divine.

Elle en devient, comme Jésus, l’icône humaine. Pas un souvenir, pas une image comme nous avons les icônes dans nos églises, mais une icône vivante qui permet à ceux qui l’approchent de contempler le mystère trinitaire avant même qu’ils ne le découvrent en eux-mêmes, qui leur permet de participer aux vertus de ce mystère : la gratuité puisque Dieu Se donne, la joie puisque la vraie joie c’est de donner, et la paix de l’unité.

Etre une icône de la Sainteté de Dieu…

Voilà, Dieu est là en chacun d’entre nous dans le mystère de Sa Vie intime qui Se produit dans l’âme. Il suffit pour chacun de contempler cette Vie à l’intérieur de son cœur avec l’œil de la foi donnée par le Baptême.

Il me suffit de m’assimiler à cette Vie par la Charité donnée par le Baptême pour que j’entre dans la Vie trinitaire en accomplissant le Verbe entendu dans mon cœur par l’Esprit, et pour que je devienne ainsi le canal par lequel Dieu au Ciel se vit trinitairement sur la terre !

A ce moment là, effectivement, je suis rempli de Ses vertus, de Son état, de Sa sensibilité. Je suis une âme de paix et de pacification, pacifiant parce que pacifié. Pacifié dans cette Unité intérieure, pacifié par cette Gloire, pacifié par cette Gratuité.

C’est ce que je transmets aux autres en étant, à l’image du Christ, une icône de la Sainteté de Dieu.

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.