Lectio divina – Troisième dimanche du temps ordinaire

Jon.3, 1-10 1Cor.7, 29-31 Mc.1, 14-20

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Nous avons médité ces derniers dimanches depuis l’Épiphanie sur le thème de l’appel intérieur de Dieu, concrétisé dans son résultat par la démarche des Rois Mages venus adorer l’Enfant-Dieu, concrétisé aussi dimanche dernier par la démarche, plus simple mais tout aussi significative de Jean et André qui suivent l’Agneau de Dieu montré par le Baptiste. Aujourd’hui est proposé à notre réflexion un autre genre d’appel : l’appel des quatre premiers disciples, un appel nominatif, explicite, visible, par la bouche du Christ. Je vous propose de réfléchir sur ces deux formes d’appel qu’on trouve dans l’Évangile et dont les différences peuvent nous troubler.

Nous allons le faire à partir de la Collecte, prière d’introduction de la Messe et dans laquelle nous avons demandé à Dieu de « diriger notre vie selon son amour », premier point, « afin que nous portions du fruit au nom de son Fils », deuxième point.

Jésus nous aimante et nous donne à Dieu…

Il faut retenir d’abord que, dans le mystère d’Incarnation-Rédemption de Jésus, sont à distinguer deux sortes de « moments ».

Le premier, figuré par le début de la Collecte : « Dirige nos vies selon ton amour », consiste dans l’action du Christ, fondamentale, qui sous-tend tout l’Évangile et qui est cette attirance miraculeuse, sublime que le Christ fait sur les âmes de Ses contemporains. Parce que, tout simplement, Il nous manifeste l’Amour du Père, Il attire à Lui ces foules nombreuses, pauvres gens, malades, paysans, pêcheurs, ou même des gens cultivés comme Nicodème…

Il attire à Lui et à travers Lui Il attire au Père. Oui ! Il révèle de manière tellement fulgurante cet Amour paternel que Son peuple Le découvre et,, instinctivement, ce pauvre peuple et, à sa suite l’Église, les hommes, sont attirés et veulent répondre à cet Amour. Ce qui est tout à fait normal étant donné que notre nature humaine est attirée par l’aimable : aussi lorsque nous sentons que quelqu’un nous aime et nous aime de cette manière si profonde, si extraordinaire comme seul Dieu peut aimer l’homme, nous sommes aimantés et nous voulons répondre !

Dans ce cadre-là les théologiens disent que le Christ agit par causalité morale. Il nous attire par l’amour qu’Il manifeste avec Ses miracles, Ses guérisons, Ses paroles, cette tendresse, ce pardon des pécheurs : que ce soit la femme adultère, le paralysé, ou Matthieu le publicain… Il nous aimante et nous donne à Dieu en suscitant en nous l’offrande de notre cœur qui va être jointe à la Sienne.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Jésus dirige notre vie selon Son amour.

Et bien sûr nous le savons, nous sommes incapables par nous-mêmes de poser un acte d’amour vrai et profond vis-à-vis de Dieu qui est infini et ne peut être aimé vraiment que par un amour à Sa mesure comme nous dit saint Paul : « Qui connaît Dieu si ce n’est l’Esprit de Dieu ?» Qui peut aimer Dieu si ce n’est Dieu Lui-même ?

Alors le Christ va nous donner ce dont nous avons besoin et que nous ne possédons pas en nous-mêmes puisque nous sommes justement Ses créatures, Il va nous donner cet Amour que Dieu en Lui porte pour Lui, et porte aux hommes. Et cet Amour c’est l’unique Esprit qui a présidé à la Création, qui a présidé à l’Incarnation et qui présidera à la naissance de l’Église…

Donc dans ce deuxième moment, où nous rejoignons la deuxième partie de la Collecte : « Afin que nous portions du fruit au nom de Jésus », le Christ, pour que nous puissions achever cette relation amoureuse et filiale que nous désirons, une relation à l’image de Sa relation avec Son Père, nous donne ce qu’il nous faut pour aimer Celui que nous serions bien incapables d’aimer par nous-mêmes : « Nul ne va au Père que par moi. ».

C’est pour cela qu’Il dit à Ses apôtres : « Vous devriez vous réjouir que je monte vers le Père, parce que si je ne monte pas je ne vous enverrai pas le Consolateur. » Et nous serions comme des enfants attristés, sentant que nous sommes faits pour aimer ce Père et que nous n’en avons pas la capacité.

« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a envoyé son Fils pour que le monde ait la vie »

Donc le Christ, Fils de Dieu, cette fois-ci par causalité efficiente, nous donne Dieu par l’Esprit qu’Il communique à Son Église et qu’Il nous communiquera personnellement par le Baptême puis par chaque sacrement. Il nous donne à chacun, dans l’Église, cet Esprit, c’est-à-dire cet Amour de Dieu, afin que nous puissions accomplir, comme Lui-même accomplit, la Loi dont la perfection est l’amour comme dit saint Paul. Autrement dit, nous pouvons achever cette relation amoureuse avec Dieu que nous désirons parce que le Christ nous a révélé l’amour de Dieu pour nous : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il a envoyé son Fils pour que le monde ait la vie. »

Et puis, à ceux qui Le suivent c’est-à-dire dira saint Jean « à ceux qui L’ont reçu » comme tel dans ce rôle de sacrement de l’Amour du Père (« qui me voit, voit le Père »), « à ceux qui Le reçoivent Il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu » c’est-à-dire Il a donné cet Esprit Saint.

Et l’épître aux Hébreux dira pareillement : « à ceux qui Lui obéissent, à ceux qui Le suivent, Il est devenu cause de salut » c’est-à-dire Il est devenu la porte par laquelle nous entrons dans le pâturage, par laquelle nous entrons en relation avec le Père.

Comme nous le voyons, le Nouveau Testament déborde de cette analyse sur la double action rédemptrice de Jésus qui nous attire, et ensuite, donne l’Esprit à celui qui est venu à Lui parce qu’il a soif de cet amour, pour qu’effectivement il puisse s’accomplir dans sa relation de fils avec le Père : « Celui qui a soif, qu’il vienne à moi et des fleuves d’eau vive jailliront de son sein !

« Ils venaient tous à Lui et Il les guérissait tous. »

Cette dualité de l’acte rédempteur de Jésus se retrouve dans la manière que le Christ a d’entrer en relation avec les hommes de Son temps.

Toute cette semaine, nous l’aurons remarqué, l’évangile de Marc a décrit ces foules qui suivaient Jésus.

L’évangéliste insiste sur la multitude : « Toutes » les foules, « Tous » les malades, et Il guérissait « toutes » les maladies, « ils venaient tous à Lui et Il les guérissait tous. »

Donc saint Marc, toute cette semaine passée, nous a décrit dans ces premiers chapitres le mouvement de ces foules qui suivent Jésus, attirées par Lui et qui viennent à Lui. Puis très curieusement, dans le chapitre 3 qui suit le paragraphe que nous lisons ce dimanche, après avoir décrit ces foules qui Le suivent, car attirées par Ses miracles, par Sa bonté, Marc dit : « Il gravit la montagne et Il appela à Lui ceux qu’Il voulait » reprenant et confirmant donc l’appel des premiers disciples que nous venons de lire aujourd’hui.

Il y a donc deux sortes d’appel, ou plus exactement deux relations bien différentes entre Jésus et les hommes de Son temps.

« Il gravit la montagne et Il appela à Lui ceux qu’Il voulait »

Jésus n’appelle jamais les foules. « Il est ! et ça suffit. » disait saint François d’Assise « Il est perfection ; c’est tout. » disait Thérèse d’Avila. Il est perfection attirante et c’est là l’appel. Il est perfection et si on prenait la peine de regarder cette perfection, Il nous attirerait car Il est perfection attirante pour tous ! C’est un appel implicite, mais qui est absolument universel. Il ne dit rien ; ce sont les foules qui Le suivent ; Il se laisse suivre.

En revanche, Il va en appeler explicitement quelques-uns à Le suivre. Il passe le long du lac raconte Marc, Il voit Pierre et son frère André, puis Jacques et son frère Jean ; Il leur dit : « Suivez-moi ». Il passera devant le bureau de Matthieu : « Suis-moi ! » Nous avons là un acte totalement différent.

Dans le premier appel, qui n’est qu’un silence, toutes les foules sont capables de Le suivre, d’être attirées, d’être aimantées par cette perfection d’amour. Ce sont ces impressions premières que nous avons souvent dans nos premiers moments de conversion…Ensuite, il en appelle quelques-uns explicitement.

Pourquoi ? Pour poursuivre en Son nom Son action vivifiante qui est le don de l’Esprit. Et cela par un pouvoir spécial : le pouvoir d’ordre, le pouvoir sacramentel c’est-à-dire pouvoir de de continuer Ses gestes à Lui, le Sauveur, et donc de donner l’Esprit-Saint !

Voilà la deuxième vocation, le deuxième appel précis et personnel, qui est lié à la Rédemption, à l’image du calvaire : « Il gravit la montagne… » Et « Il appela à Lui ceux qu’Il voulait », non pas les plus saints, non pas les meilleurs, mais ceux qu’Il choisissait pour continuer Sa mission de Salut.

« Je vous ai choisis pour que vous alliez et portiez du fruit. »

Ces hommes sont d’abord comme tous les autres de cette foule : attirés par Jésus. Souvenons-nous, dimanche dernier : « Celui-ci est l’Agneau de Dieu, et ils Le suivirent. »

Jean et André sont d’abord, si je puis dire, des baptisés ; ils ont d’abord cette vocation, qui est celle des laïcs, de suivre, d’être attirés : « Maître, où demeures-tu ? »

Puis ces mêmes hommes, qui sont désirés par le Christ, sont appelés nommément pour continuer le don de Dieu aux hommes par le biais de l’Église qui naît à la Croix : la remise de l’Esprit-Saint à travers l’organe sacramentel et en particulier, bien sûr, le Baptême…Pour que tous les hommes qui sont attirés puissent entrer en relation avec Dieu et y trouver leur bonheur.

Donc deux vocations différentes, mais qu’on ne peut pas opposer : d’un côté le fidèle du Christ, de l’autre côté l’évêque qui a la charge pastorale en plénitude et avec lui, pour l’aider dans sa charge pastorale qu’est le don de l’Esprit aux âmes, les pauvres prêtres que nous sommes.

Nous sommes là pour donner cet Esprit aux fidèles. Là nous rejoignons encore, en étant à la suite de Jésus, la deuxième partie de la Collecte : « Afin que nous portions du fruit au nom de Jésus. » C’est un rappel explicite du discours après la Cène dans lequel le Christ redéfinit et l’appel pastoral et la charge du berger : « Je vous ai choisis pour que vous alliez et portiez du fruit. »

Et ce fruit c’est l’Esprit que nous donnons à tous nos frères et sœurs dans les baptêmes, les mariages, les confessions ! En dehors de notre sainteté bien sûr, mais aidés par notre recherche de sainteté.

« Afin que nous portions du fruit au nom de Ton Fils », disait Jean, éclairant ainsi la Collecte : « Que vous alliez et que vous portiez du fruit. » Le fruit, encore une fois, c’est l’œuvre radicale de l’Esprit semé en vos cœurs par l’intermédiaire du Christ, puisque c’est Son Esprit ; c’est accomplir effectivement cette relation désirée par le Père avec chaque être humain qui devient ainsi Son enfant !

« C’est Lui !»

Nous avons donc deux vocations qui ne sont pas au même niveau. Il y a la vocation fondamentale qui est décrite par Jésus dans son discours après la Cène : « Demeurez en mon amour », demeurez en cet Esprit-Saint que Je vous donne pour que vous puissiez effectivement vivre en union filiale avec Mon Père.

Et pour recevoir cet Amour, Il en ordonne quelques-uns, « pour qu’ils portent du fruit » c’est-à-dire pour que ce fruit qui est l’Esprit-Saint soit fécondé dans les âmes, que les âmes soient ensemencées par cet Amour.

Depuis l’onction sacerdotale de l’Ordination, le prêtre n’est fait que pour donner Dieu aux hommes, à la suite de Jésus, en espérant aussi qu’il puisse donner les hommes à Dieu, en espérant que par sa conduite, par sa charge de ministère, il puisse attirer son prochain au Christ et, par le Christ, qu’il puisse l’attirer au Père… Qu’il puisse en tous cas Le montrer comme le Baptiste : « C’est Lui !» Qu’il puisse provoquer en chacun cette flamme, ce déclic, cette découverte : mais oui, c’est Lui, nous L’avons trouvé, c’est le Messie ! Pour qu’ensuite, par son pouvoir d’Ordre, il vous donne la capacité de répondre à cette attirance, d’actualiser cette attirance en vous donnant l’Esprit.

Prions pour que nous comprenions bien dans l’Église d’aujourd’hui ce travail complémentaire qu’il y a entre la vocation fondamentale du baptisé et cette vocation de l’apôtre qui est fait, lui, pour être pêcheur d’hommes. Il n’est pas fait seulement pour être missionnaire comme le baptisé dont le rôle est d’être témoin. Il est fait pour être pêcheur d’hommes !

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.