Abbaye millénaire, Pontlevoy accueille depuis 2019 près de 300 lycéens, dont la moitié en internat. Cette institution scolaire se considère comme une communauté « dans laquelle chacun occupe la place qui lui est propre et y apporte sa contribution originale. » C’est dans cette optique que l’établissement a décidé d’ouvrir un nouveau lieu de vie pour des jeunes « différents » : le foyer Stella Maris. L’aumônerie du foyer sera assurée par les frères de la Communauté Saint-Martin à qui l’évêque du lieu a confié la mission pastorale de l’abbaye.
Il s’agit d’une maison pour 5 jeunes de 15 à 25 ans porteurs d’un handicap mental (trisomie), qui vivront, dès septembre, au cœur de l’ancienne abbaye. Un couple habitera également sur place dans le but d’accompagner le projet de vie de chacune des personnes accueillies, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. L’objectif est de les accompagner vers l’autonomie, que ce soit par le contact avec les élèves dans la vie ordinaire de l’école (réfectoire, entretien du jardin, jeux, sorties…), ou par des formations dispensées par une Unité de formation d’apprentis voisine. Certains d’entre eux effectueront en parallèle des stages dans des entreprises locales, d’autres encore participeront à des cours au sein même du lycée.
« L’objectif de ce lieu de vie est de répondre à un besoin de nombreux jeunes en situation de handicap de trouver un lieu de transition entre la classe ULIS ou l’IME et la vie d’adulte autonome », explique Cyrille Estrangin, président de l’association et lui-même père d’un enfant trisomique. « Nous souhaitons les accompagner, dans un cadre familial et bienveillant, à prendre leur envol vers leur vie d’adulte. »
Pour Véronique Bévillard, responsable de la vie scolaire du lycée et également membre de l’association Stella Maris, ce projet aura également des répercussions pour les élèves. « Le lycée est un lieu où l’on apprend déjà en temps normal la différence, où l’on reçoit des autres, explique-t-elle. Accueillir des jeunes porteurs d’un handicap au sein de l’établissement va être l’occasion de leur faire expérimenter que nous avons besoin les uns des autres. Au travers des activités communes avec des jeunes plus fragiles, nous voulons leur apprendre à vivre ensemble et non pas les uns à côté des autres. »
Encore en projet, cet habitat inclusif sera entièrement financé par du mécénat et des dons . L’ouverture de la colocation est prévue pour la rentrée prochaine.