La grâce des patronages

Lundi 31 août 2020

Avec la rentrée scolaire, les activités vont reprendre pour bon nombre de jeunes au sein des paroisses. Les « patros » vont notamment rouvrir leurs portes, leur permettant d’expérimenter la joie de la rencontre, du jeu, de la responsabilité et de l’amour de Dieu. Martin, séminariste en 6ème année à Evron, a vécu pendant l’été l’expérience de l’encadrement d’un patronage des Servantes des pauvres à Denain, dans le Nord.

En quoi a consisté votre expérience ?

Au patronage, nous accueillions les enfants la journée afin de leurs proposer différentes activités éducatives. Les jeunes sont répartis en différentes tranches d’âges, garçons et filles séparés, ce qui permet de proposer des activités diversifiées et adaptées à chacun d’eux. Au service des pauvres et des jeunes, les Servantes des pauvres se donnent sans compter au sein de leur patro, pour offrir aux jeunes un petit rayon de lumière.

Que retenez-vous de ce temps passé auprès de jeunes ?

C’est une belle grâce que de chercher à les faire grandir en sainteté par des moyens très simples ! Malgré la rudesse de certains adolescents, nous avons expérimenté que tout l’enjeu de l’éducation est d’être un témoin patient et silencieux de l’amour de Dieu. Si les jeunes voient que vous êtes présent avec joie auprès d’eux, alors ils auront le désir de grandir avec vous. L’expérience du patronage m’a également montré la soif des jeunes d’être responsabilisés et d’être aimés. Si vous leur montrez que vous avez besoins d’eux, si vous leurs montrez qu’ils ont du prix à vos yeux, alors ils vous suivront et construiront de belles choses. Il ne faut pas que cette confiance auprès des jeunes soit naïve, mais elle est nécessaire pour qu’ils s’épanouissent. C’est de cette confiance et de cet amour que pourra se construire progressivement une relation avec Dieu. Don Bosco lui-même disait souvent : « il ne suffit pas que les jeunes soient aimés mais qu’ils se sachent aimés ».

Que vous ont appris les jeunes que vous avez accompagné ?

L’univers dans lequel ils vivent est parfois si violent que l’éducateur doit être pétri de la douceur du bon pasteur. Le but du patronage est de construire une société de la joie. La jeunesse est une graine à entretenir, et par notre présence auprès des jeunes, nous sommes les témoins de la grâce de Dieu. En effet, malgré la lenteur apparente de certains processus, Dieu travaille patiemment dans le cœur des jeunes. Notre mission est toute simple puisqu’il faut rappeler à ces jeunes que Dieu les aime, tout en leur enseignant la nécessité de dire : « Bonjour », « Pardon » et « S’il te plait » pour construire de belles relations et qu’ils ouvrent leur cœur.

Si parfois la mission semble être infertile, nous devons nous rappeler que nous ne travaillons pas seulement pour un résultat ici-bas, mais pour que le jour de leur rencontre avec le Seigneur, ils puissent se rappeler de ce qu’ils ont reçu au patronage et ainsi être sauvés. Ce travail du patronage est une goutte d’eau dans un immense océan, mais cette goutte d’eau est nécessaire, et si elle était absente, elle manquerait cruellement.