La solennité de l’Épiphanie

6 janvier 2024

En ce jour de l’Epiphanie, don Matthieu de Neuville nous rappelle l’origine et le sens de cette fête !

La fête de l’Épiphanie est une des plus anciennes solennités de l’Église. Fêtée dès le 2ème siècle, elle manifeste au monde la venue du Christ. Traditionnellement, Noël est vécu comme cette joie immense de l’avènement de Notre Seigneur, préparé par les quatre dimanches de l’Avent. Mais la solennité de l’Épiphanie marque aussi cet instant. Jusqu’au 4ème siècle, c’est au 6 janvier, date de cette fête, que l’Église Universelle invite les fidèles à célébrer la venue dans notre monde du Sauveur. Sans concurrencer le 25 décembre, la fête vient comme la prolonger, la parachever. Elle est, en effet, la « manifestation » aux yeux du monde, la révélation du Christ aux nations.

« Aujourd’hui, Seigneur, tu as révélé ton Fils unique aux nations grâce à l’étoile qui les guidait ; daigne nous accorder, à nous qui te connaissons déjà par la foi, d’être conduits jusqu’à la claire vision de ta splendeur. » (Collecte de la messe de l’Épiphanie)

Lors de la fête de l’Épiphanie, nous contemplons trois évènements de la vie du Christ. Si dans l’Église Catholique, c’est essentiellement l’adoration des mages qui est mise en avant, elle n’oublie pas ce qui est fêté ailleurs, en particulier chez les orthodoxes : le baptême du Seigneur et les Noces de Cana. Nous les retrouvons dans l’antienne du Benedictus et du Magnificat de cette solennité.

« Aujourd’hui, l’Église est unie à son Époux céleste : le Christ au Jourdain, la purifie de ses fautes, les Mages apportent leurs présents aux noces royales, l’eau est changée en vin, pour la joie des convives, Alléluia. »

A Noël, nous avons la joie d’annoncer la venue de Notre Sauveur parmi nous. A l’Épiphanie, nous avons la joie de fêter notre union à Lui. Cette union n’est pas simplement celle de l’aujourd’hui de notre temps, manifestant la contemporanéité de ces évènements passés historiquement, mais c’est aussi l’aujourd’hui d’un temps sans époque, in illo tempore, un temps retrouvé : la plénitude des temps. Aujourd’hui le Seigneur se manifeste à nous et au monde dans sa royauté et sa pureté, nous invitant à entrer dans sa joie plénière.

En ce jour de l’Épiphanie, l’Église nous permet de rassembler tout le mystère du Christ, Roi des rois, Seigneur des Seigneurs, vrai homme et vrai Dieu. Au matin de sa vie terrestre, le Christ n’a pas encore dévoilé ce mystère dans le temps historique, mais la réalisation du plan de Salut de Dieu est déjà présente. En ce jour de la manifestation aux hommes de sa Gloire, nous proclamons, après le chant de l’Évangile à la messe, la date de Pâques et des grandes fêtes mobiles qui s’y réfèrent. Cette annonce nous rappelle le lien mystérieux qui unit toute l’année liturgique tendue vers la manifestation plénière de la Résurrection, victoire de la vie sur la mort, manifestation de la lumière sur les ténèbres. A l’Épiphanie, les mages sont guidés par une étoile qui luit dans les astres, prélude du soleil levant de la Résurrection, annonce de l’avènement du Christ Roi de l’Univers.

Don Matthieu de Neuville

Curé à Chinon