« Ne rabâchez pas comme les païens ! » nous dit Jésus. Pourtant l’Église nous encourage à prier le chapelet, une prière qui peut sembler répétitive et ennuyeuse… En quoi nous aide-t-elle à grandir dans notre vie chrétienne ?
Un peu d’histoire
Dès l’Antiquité chrétienne, les premiers chrétiens répétaient la salutation de l’ange à la Vierge de Nazareth, en y ajoutant le Nom de Marie : Ave Maria, gratia plena. Au ixe siècle, on compose l’antienne d’offertoire du quatrième dimanche de l’Avent en ajoutant à cette salutation l’exclamation d’Élisabeth lors de la Visitation. Benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui. Au xiiie siècle à la demande de sainte Gertrude de Helfta, on y ajoutera le nom de Jésus. Les fidèles répètent alors cette prière cent-cinquante fois en communion avec les moines qui récitent les psaumes.
Pendant les Croisades, on crée des cordelettes à nœuds pour compter les Ave Maria. On aime alors en couronner les statues de Marie. C’est l’origine de nos rosaires et de nos chapelets (couronnes de roses ou petits chapeaux). À partir du xve siècle, on commence à méditer l’Évangile en récitant les Ave, et on ajoute l’imploration finale Sancta Maria… En 1571, le pape Saint Pie V fait du rosaire la prière de l’Église et instaure la fête de Notre-Dame du Rosaire le 7 octobre. Au XIXe siècle, à Lourdes, la belle dame passe son chapelet en même temps que sainte Bernadette. Un demi-siècle plus tard, à Fatima, Marie se nomme Notre-Dame du Rosaire.
Simplicité et grandeur
« Je me mis à genoux et je dis le chapelet, en présence de cette belle dame. » Sainte Bernadette témoigne de la simplicité et de la grandeur de la prière du chapelet. Les prières élémentaires de l’Église finissent par devenir un réflexe vital, comme la respiration. La méditation des mystères de la vie du Christ nous plonge dans la Révélation, source de notre foi et de notre espérance. Comme l’air que nous respirons, l’Évangile devient notre atmosphère spirituelle et notre milieu vital.
En priant le chapelet, il s’agit de se laisser évangéliser avec Marie et par Marie. Qui connaît mieux l’Évangile que Marie ? Elle a porté son Fils dans ses bras depuis Bethléem jusqu’au Golgotha ! Prier le chapelet et méditer les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux, c’est se mettre dans les bras de Marie pour devenir disciple de Jésus.
Priez sans cesse
Jésus nous demande de priez sans cesse (cf. Lc 21, 36) ! Le chapelet est une prière contemplative. Il est un retour à la source pour puiser le salut et renaître avant le péché, saints et immaculés (cf. Eph 1, 4) ! Il est une prière d’intercession dans l’espérance de la conversion des pécheurs. Il est une prière de pénitence et de réparation pour nos péchés. Il est enfin une prière d’action de grâce qui fait mémoire des merveilles du Seigneur, et dans laquelle résonne le Magnificat de Marie pour toute l’œuvre de la Rédemption.