L’anniversaire du concile de Nicée

Athanase Boissonnet, séminariste

Il y a mille-sept-cents ans, le concile de Nicée affirmait la divinité du Christ face à l’hérésie arienne. Loin d’être anecdotique, cette définition de Jésus comme « vrai Dieu et vrai homme » garde aujourd’hui toute sa valeur.

Le 10 novembre 2024, la conférence des évêques de France a publié une lettre à l’occasion du Jubilé et de l’anniversaire du concile de Nicée. En effet, en 2025, l’Église fête le 1700e anniversaire du concile qui se déroula en 325. Son héritage est fondamental pour l’Église car il permet de rédiger le Symbole de Nicée qu’aujourd’hui, chaque dimanche, au cours de la liturgie, les catholiques professent. Au fil des dimanches du Carême, l’Église transmet cette même profession de foi aux catéchumènes lors des différents scrutins de préparation à leur baptême. 

Fondement de notre foi reçue et transmise, le concile de Nicée conserve une profonde actualité car il précise l’identité du Christ :  qui est-il ? Est-il un homme, est-il Dieu ? 

À la suite d’Arius, les ariens nient la divinité de Jésus car il ne leur semble pas digne que Dieu puisse s’abaisser en devenant homme. Dieu enverrait pour nous sauver un intermédiaire : Jésus, un surhomme. Cette conception de Dieu absolutise sa transcendance et le rend impersonnel, distant, inaccessible … 

À cela, le concile de Nicée répond que l’homme Jésus est consubstantiel au Père, c’est-à-dire qu’il est Dieu.  Cette vérité de foi permet une juste compréhension de Dieu car Dieu se rend proche de l’homme et de sa faiblesse en l’assumant, en prenant sur lui son péché et en le sauvant par sa Mort et sa Résurrection. Dieu, en s’incarnant en Jésus, entre dans l’histoire et y demeure présent par son Eucharistie : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 20

Saint Jean-Paul II invitait à « garder le regard fixé sur Jésus, visage humain de Dieu et visage divin de l’homme » (Angelus du 11 janvier 2004). Cette proximité de Dieu n’enlève en rien la juste déférence que l’homme doit garder envers lui. Toutefois, cette crainte de Dieu ne doit pas tomber dans l’absolutisation arianisante de la transcendance divine « qui interdit une réelle proximité avec l’humanité.[…]Il n’est pas un Dieu lointain agissant par des paroles et des gestes magiques.[…]Le Jubilé de l’espérance et l’anniversaire de Nicée nous replacent devant la fascinante beauté de Dieu qui s’incarne, s’abaisse et sollicite notre liberté » (Lettre des évêques de France à l’occasion du Jubilé et de l’anniversaire du Concile de Nicée). 


Pour aller plus loin : voir la Lettre des évêques de France aux prêtres, diacres, personnes consacrées, laïcs en mission ecclésiale et au peuple de Dieu à l’occasion du Jubilé et de l’anniversaire du Concile de Nicée. 

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