La congrégation de Saint-Maur

L’abbaye d’Evron était occupée jusqu’à la révolution par des moines bénédictins. Au XVIIème siècle, ces moines adhérèrent à la réforme de Saint-Maur, qui essaimait dans toute la France. Ce sont eux qui, à partir de 1726, ont construit les bâtiments que l’on connaît aujourd’hui. Ils furent chassés d’Evron en 1791.

La naissance d’une congrégation

À la fin du XVIe siècle, les monastères bénédictins de France étaient tombés dans la désorganisation et le laxisme. Dans l’abbaye Saint-Vanne de Verdun (Meuse), une réforme fut initiée par dom Didier de La Cour, et elle s’étendit à d’autres maisons en Lorraine ; 1604 vit l’établissement de la congrégation réformée de Saint-Vanne, dont les membres les plus distingués furent Ceillier et Calmet. À partir de septembre 1610 (autorisation royale), un certain nombre de maisons françaises rejoignirent la nouvelle congrégation, mais comme la Lorraine était alors encore indépendante de la couronne de France, on jugea souhaitable de créer sur le même modèle une autre congrégation pour la France. En août 1618, le roi Louis XIII signa les lettres patentes autorisant l’érection d’une nouvelle congrégation bénédictine placée sous le patronage de saint Maur, premier disciple de saint Benoît et, selon la tradition, introducteur de sa règle en Gaule. En novembre 1618 eut lieu à Paris, dans le monastère des Blancs-Manteaux, le chapitre de fondation, qui élut dom Martin Tesnières comme « président ». Le 17 mai 1621, le pape Grégoire XV promulgua la bulle d’érection de la nouvelle congrégation, appelée officiellement Congregatio sancti Mauri Gallicana Parisiensis.

Une réforme qui s’étend

La plupart des monastères bénédictins de France, à l’exception de ceux qui appartenaient à Cluny, rejoignirent peu à peu la nouvelle congrégation, qui atteindra son apogée dans les années 1690-1700 avec 190 monastères répartis en 6 provinces (France, Normandie, Bretagne, Gascogne, Chezal-Benoît et Bourgogne). La maison mère était à Saint-Germain-des-Prés, à Paris, c’était la résidence du Supérieur général et le centre de l’activité littéraire de la congrégation. Le Chapitre général (réuni tous les trois ans) désignait l’ensemble des prieurs locaux (pour au maximum deux mandats triennaux successifs dans le même monastère), les six visiteurs provinciaux, le Supérieur général et ses deux assistants. Chaque province avait son noviciat et ses maisons d’études.