Lectio divina – Dimanche du Christ Roi

Ez.34, 11-17 1Co.15, 20-28 Mt.25, 31-46

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Avec le dimanche du Christ-Roi qui clôture l’Année Liturgique, nous célébrons un des dimanches les plus importants de notre cycle de sanctification. Mais il faut bien vivre cette solennité et donc bien la comprendre. Il nous faut apprendre à entrer toujours plus dans le sens de la Parole de Dieu qui nous est donnée et saisir l’enseignement que le Christ à travers l’Église veut distiller dans nos cœurs chaque année.

Apprendre à vivre comme Dieu : dans la gratuité !

Si le dimanche du Christ-Roi clôture notre temps de sanctification qu’est l’Année liturgique commençant au premier dimanche de l’Avent et qui s’achève aujourd’hui, année durant laquelle nous avons essayé de faire effort pour marcher sur la route de l’Évangile, si ce dimanche est tel, il est alors aussi, dans le mystère de la Liturgie, le mime ou la figure, l’image préparatrice de la clôture de notre temps total de sanctification que représente notre vie personnelle !
Notre vie d’homme, du Baptême aux funérailles, n’est rien d’autre qu’un temps qui nous est donné par Dieu pour nous sanctifier, c’est-à-dire avant tout pour entrer dans Sa vie, pour apprendre à vivre comme Il vit : dans la gratuité.
Nous voyons ainsi l’importance qu’il y a à comprendre ce que l’Église nous dit aujourd’hui dans ce théâtre sacré qu’est le dimanche du Christ-Roi puisqu’il représente comme en réduction anticipative ce que sera le jour de notre jugement par la Parole du Christ et devant Son Père.

« Venez, les bénis de mon Père ! »

Curieusement ce jour du jugement est présidé par le thème de la bénédiction : « Venez, les bénis de mon Père… » Pas de balance, pas de pesée -du moins explicitement- entre le bien et le mal, pas de discipline, pas de morale, non, tout simplement : « Venez, les bénis de mon Père, recevez le Royaume de Dieu en héritage. »
Il nous faut donc entrer dans ce thème de la bénédiction pour voir quel est le sens de ce Jour (du jugement) et donc pour comprendre quel doit être le sens de notre vie qui y aboutit.

Le thème de la bénédiction est un thème fondamental de la Révélation. Nous ne le trouvons pas moins de 570 fois dans la Bible, exprimé par la parole hébraïque de barak ou de beuraka. C’est d’ailleurs ce même mot que Jésus emploie pour la bénédiction du pain et de la coupe lors de l’institution de l’Eucharistie.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Pour nous aider à comprendre ce thème de la bénédiction, je vais faire référence à une phrase très profonde de Saint Augustin commentant la bénédiction de Jacob se faisant passer pour Ésaü à l’instigation de la femme Rebecca, sa mère, qui lui dit de profiter qu’Ésaü soit parti à la chasse pour aller prendre la bénédiction d’Isaac, son père mourant.

« Ce n’est pas un mensonge, c’est un mystère ! »

Mentir et voler Isaac qui, rappelons-le, est le fils de la Promesse, le fils d’Abraham, quel scandale ! Saint Augustin, en bon pasteur commente ce texte mais, en homme juste, il se trouve gêné par la duplicité de cette femme qui dira à son fils : « Couvre-toi le corps d’une peau de bique pour être aussi poilu que ton frère » !
Et l’évêque d’Hippone déclare : « Ce n’est pas un mensonge, c’est un mystère ! » Avouons qu’il s’en tire bien. Ce qu’a fait Jacob n’est pas un mensonge, c’est un mystère : c’est le mystère de Dieu. Nous entrons ainsi dans le thème du mystère, encore plus vaste et qui sera repris par Saint Paul dans plusieurs de ses épîtres.
Le mystère n’est pas seulement quelque chose d’inexplicable. Le mystère est une réalité qui en contient une autre, comme le sacrement. D’ailleurs le mot ‘sacrement’ est la traduction latine du mot grec ‘mysterium’ ! Donc quand Augustin dit que ce n’est pas un mensonge, mais un mystère, ce n’est pas qu’il se défile, il reconnaît à ce passage de l’Écriture la qualité de mystère, c’est-à-dire nous renvoyant à une autre réalité.

En nous bénissant, le Père fait de nous Ses héritiers.

Nous connaissons le lien qu’il y a entre le sacrifice d’Isaac et celui de Jésus. Nous disons que le sacrifice d’Isaac nous renvoie au sacrifice de Jésus, que le sacrifice d’Isaac c’est le sens premier ou littéral de la Parole de Dieu qui nous renvoie à une autre réalité découverte par le sens spirituel et qui adviendra plus tard : le sacrifice de la Croix.
Il en va de même pour cette bénédiction par le vieil Isaac de son fils qui nous renvoie à la bénédiction que nous venons d’entendre dans l’Évangile : « Venez, les bénis de mon Père… » Tout simplement parce que, dans un cas comme dans l’autre, c’est de cette bénédiction que surgit le don de l’héritage du Père à son enfant. En relisant le passage de la bénédiction de Jacob, nous voyons, en effet, comment le père, par cette bénédiction donne à son fils la haute autorité sur toutes ses richesses. Il devient l’héritier unique et total des biens paternels !
Si ce sens déjà premier du mot mystère (mystère de la Parole de l’Ancienne Alliance qui nous renvoie à la Parole de la Nouvelle Alliance) nous permet de comprendre l’utilité de ce petit mensonge biblique, cela va surtout nous aider à approfondir le sens de notre évangile de Matthieu : « Venez, les bénis de mon Père… »

« Je te donne mes terres, mes biens et tu commanderas. »

Premièrement, si nous nous appliquons cette lecture comme Jacob s’est appliqué la bénédiction d’Isaac, nous voyons que nous sommes réellement les héritiers des biens de Dieu. Ce n’est pas une simple formule de politesse, c’est une formulation juridique très précise et concrète, signifiant une donation réelle et totale.
Deuxièmement, c’est un don qu’Isaac fait à Jacob : « Je te donne mes terres, mes biens et tu commanderas. » Dieu en tant qu’Il est Père donne, et Il donne gratuitement. Ce n’est pas un droit. Le fils aîné aurait pu dire : de toutes les façons étant le fils aîné, j’hériterai de tout ! Non, il faut recevoir la bénédiction paternelle. Donc c’est un don. Et c’est un don irrémédiable. Quand Ésaü s’aperçoit de la supercherie et qu’il demande à son père de le bénir lui aussi, Isaac s’y refuse, arguant qu’il ne peut reprendre la bénédiction donnée à son frère. Donc c’est un don irrémédiable et qui n’a rien à voir avec le mérite. La preuve en est que Jacob, sous l’influence de sa mère Rebecca, est un menteur et pourtant, il reçoit la bénédiction paternelle !

« Par le baptême vous avez revêtu le Christ ! »

Troisièmement, nous sommes réellement héritiers de Dieu par un don gratuit irrémédiable et grâce à une application. Pour Isaac et Jacob c’est l’application de cette peau de bête poilue qui fait ressembler le puîné à l’aîné.
Et pour nous c’est le Christ ! C’est Saint Paul qui nous le dit : « Par le baptême vous avez revêtu le Christ ! » Bien entendu, nous ne revêtons pas le Christ comme nous revêtons un vêtement ou une peau de bête. Ainsi, Paul ajoute que c’est parce que nous avons reçu l’Esprit du Christ dans notre âme, la vie de Jésus en nous, que nous pouvons dire Abba, mon Père !
C’est un habillement intérieur qui nous configure, c’est une application profonde, substantielle qui fait de nous-mêmes par le Baptême un vase contenant quelqu’un qui s’appelle Jésus-Christ Fils du Dieu Sauveur. Ce n’est pas l’application de quelque chose d’extérieur, comme le reprochera Jésus critiquant le formalisme pharisien, la purification des mains et des coupes, la dîme au Temple… Non, c’est mon âme qui à l’intérieur de moi revêt cette vie substantielle qui est la vie de Jésus-Christ, reçue au Baptême à travers Son Esprit, Son souffle qui m’est donné.

Le chrétien est mystère du Christ parce qu’il a le Christ en lui

C’est là où nous nous apercevons que, dans la fête du Christ-Roi, dans la réalité annoncée du Jugement dernier, le mystère, annoncé dans la bénédiction d’Isaac et de Jacob, s’accomplit.
Il s’accomplit au sens fort non pas seulement parce qu’il était annoncé par une réalité antérieure, mais parce que cette réalité est elle-même mystérieuse. De même que le Christ est le mystère du Père en ce sens qu’Il en est le sacrement, qu’Il contient le Père -« Qui me voit, voit le Père ! »- de même le chrétien est mystère du Christ parce qu’il a le Christ en lui comme un sacrement, comme un vase -dira Paul- qui contient un trésor, un vase bien fragile certes, mais qui contient ce trésor qu’est le Christ ! Nous sommes, par notre Baptême, mystère de Jésus-Christ c’est-à-dire sacrement et donc porteur de cette Vie éternelle qui s’est incarnée et qui est en nous avec Son Esprit.
Puis, parce que je suis mystère du Christ et parce que le Christ est le Fils, le Fils unique, le Fils par nature du Père, parce que ce Christ est en moi, exulte en moi, agit en moi, il me transforme peu à peu en enfant de Dieu, en fils adoptif. C’est Lui qui en moi vit Sa filiation !
Voilà à quoi sert notre année liturgique et voilà à quoi sert toute notre vie : laisser vivre en nous jour après jour, minute après minute, année après année, cette présence de Jésus-Christ Fils de Dieu qui fait de nous un enfant de Son Père…

La fête du Christ-Roi : l’accomplissement, de notre adoption

Dans cette ligne, qu’est-ce que la fête du Christ-Roi ?
C’est l’achèvement, l’accomplissement, le couronnement de cette adoption : « Venez, les bénis de mon Père… », venez Mes enfants adoptés pour recevoir, à l’image de Jacob, Mon héritage, Mes biens, Ma vie pour l’éternité…
À condition bien entendu que ce Fils, reçu en moi au baptême, ait réellement pu vivre Sa vie de Christ, Sa vie de Fils. À condition d’avoir laissé s’exprimer en moi, à travers moi, par moi cette vie de Jésus, cette vie divine qui se résume dans la charité, pour apporter au monde la tendresse du Père, comme Jésus l’a fait !
C’est le mystère de l’Incarnation : Jésus n’a rien fait d’autre dans Son humanité que de nous manifester le Père, nous manifester Son amour, Sa miséricorde, Sa tendresse, Sa proximité, pour que nous puissions le faire, dans nos humanités respectives à Sa suite !

« Le Royaume est au milieu de vous »

Alors, avant de commencer une autre Année liturgique, un autre cycle de sanctification, car lorsque nous sommes chrétiens, nous recevons de Dieu le temps pour grandir dans l’Évangile, nous devons réfléchir sur notre vie durant l’Année liturgique qui s’achève. Nous devons voir comment nous avons vécu cette Année liturgique, et si nous avons laissé le Fils vivre en nous.
Avons-nous laissé un espace de liberté à cette charité de Jésus pour qu’elle se répande hors de nous ? Est-ce que j’ai laissé le Christ régner dans mon cœur ? Voilà la royauté du Christ qui n’a rien à voir avec une royauté politique ! Est-ce que j’ai laissé vivre en moi, le Christ-Roi, parce qu’offrant et s’offrant, comme dit la Préface ?
En un mot ai-je laissé vivre en moi, palpiter, respirer ce Royaume de Dieu dont Jésus dira qu’« il est au milieu de vous » ? Ai-je laissé un espace de liberté à la vie de Jésus ? Ai-je fait le Bien dont parle le Christ dans l’Évangile : nourrir l’affamé, vêtir le pauvre, visiter le prisonnier ?
Il ne s’agit pas des œuvres que je fais dans une vision humanitaire et sociologique et finalement pouvant être parfaitement égoïste parce que partant de moi : je fais du bien, j’ai mes pauvres, j’ai mes prisonniers, j’ai mes œuvres…
Il s’agit au contraire d’oublier notre moi captatif, limité donc limitant et de laisser surgir au long de mes jours cette charité du Christ qui va vers les petits, les malades, les pauvres et les affamés, mais avec la force infinie de l’Amour divin, la douce lumière de la Rédemption pour annoncer le Père et être instrument de Sa Tendresse…
Finalement est-ce que je laisse vivre le Christ-Roi parce que le Christ-Amour, parce que le Christ-Don ? Nous avons une semaine jusqu’à dimanche prochain où commencera une autre année liturgique, pour faire notre profonde réflexion de conscience. II ne s’agit pas de s’accuser de babioles enfantines ! II s’agit de voir de quelle manière j’ai laissé, ou non, sortir de mon cœur le torrent jaillissant du Christ-Amour que je reçois à chaque communion !

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.