« Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi »

(Lc 1, 26 – 38 )

Qui parmi nous peut dire qu’il, ou elle, est comblé de grâce ? Regardons autour de nous. Peut-il vraiment y avoir quelqu’un comblé de grâce près de moi ? Mon frère de séminaire a chanté trop fort. Mon mari ainsi que mes enfants ont oublié de descendre leur linge sale. Mon élu s’est positionné à l’encontre du programme pour lequel il s’est fait élire. Je viens de croiser une énième fois un miséreux vautré dans la rue. Le Moyen Orient ne sort pas de la guerre et continue au long des siècles à broyer des victimes. 

Autant la création que les créatures semblent sans cesse saigner. Certaines plaies sont visibles, d’autres le sont moins. Peut-on vraiment dire que la grâce soit présente et qu’elle agisse en ce monde alors qu’il semble être bien touché par le péché originel ? À moins d’un miracle… 

La fête de l’Immaculée Conception nous rappelle que si, le miracle a bien eu lieu et qu’il continue d’opérer. Dieu aime les hommes et il ne les laisse pas livrés à eux-mêmes. C’est avec solennité que l’Evangile d’aujourd’hui nous fait part du cadeau des cadeaux, de la grâce des grâces, celle de l’avènement de notre Rédempteur en Marie, Jésus. Celui qui nous libère et guérit du péché, celui qui redonne à la création sa splendeur.  

Pour cela il a bien fallu l’intervention divine et l’Evangile est un condensé de miracles. Apparition de l’ange, Virginité de Marie, conception du Rédempteur par l’Esprit Saint en la Vierge Marie, etc… 

Marie est par excellence le réceptacle de la grâce car elle a accepté d’être la mère du Rédempteur.  

À nous aussi le Père dit: “Sois sans crainte, …, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu”. Certes, nous ne sommes pas appelés à devenir le père ou la mère du Sauveur mais notre vocation est d’être un réceptacle de la grâce. Le fait que la création tienne encore est une grâce. Sans la grâce il n’y aurait même plus de vie. 

Que faire ? A partir des conseils donnés par l’ange Gabriel remettons nos craintes à Dieu car nous avons du prix aux yeux de Dieu. Face à un bien qui nous semble irréalisable, invoquons l’Esprit Saint et la “puissance du Très Haut te prendras sous son ombre”. Posons un acte de foi en pensant aux paroles de Marie (“Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole”) que rien n’est impossible à Dieu.