« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »

(Lc 1, 39-45)

Est-ce que nous nous préparons à Noël comme une surprise ? Cette question paraît quelque peu étonnante. Tout d’abord, par définition, on ne se prépare pas à une surprise. De plus, sans parler de l’aspect commercial, Noël rime bien souvent avec fête familiale, ce qui suppose de préparer un minimum le programme : les invités, le menu, la messe de 19h ou de minuit, le moment d’ouverture des cadeaux, etc. Bref, Noël, ça se prépare, pour éviter toute mauvaise surprise. Enfin, l’Eglise elle-même nous demande de nous préparer à Noël, puisqu’elle nous offre cette période de l’Avent.     

Pourtant, avec l’évangile du jour, nous pouvons voir un autre aspect indispensable pour bien vivre Noël et ne pas se laisser envahir par le côté matériel. Il s’agit de la surprise ! En effet, après avoir médité hier sur l’Annonciation, la liturgie tourne notre regard aujourd’hui vers la Visitation. Marie part en hâte visiter sa cousine Elisabeth, enceinte de Jean-Baptiste, pour partager sa joie. Elisabeth reçoit d’une certaine manière en « avant-première » la visite du Sauveur et en est la première surprise : « d’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ». Nous sommes tous appelés à recevoir le Seigneur comme Elisabeth, et à tressaillir de joie comme Jean-Baptiste dans le sein de sa mère ! Noël est en quelque sorte cette « visite » de Dieu : Dieu se fait proche au point de prendre la nature humaine pour nous sauver : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 17).    

Le thème du « Dieu des surprises » est un thème cher au pape François. Or, la plus grande des surprises est justement l’Incarnation. D’où nous est-il donné que le Seigneur vienne jusqu’à nous ? Le Seigneur veut nous visiter.

Préparons-nous donc à célébrer Noël en nous laissant toujours surprendre par ce mystère : par amour, Dieu a décidé de nous sauver en s’incarnant, en venant dans le monde. Prenons un temps pour méditer et ainsi ne jamais nous habituer. Comme Elisabeth, laissons-nous surprendre par la visite de Dieu et donnons-lui la première place dans notre vie.