LE SILENCE

 

Bien souvent quand nous prions, nous pouvons être quelque peu déçus de ne pas entendre Dieu nous parler, qu’Il ne nous donne pas un signe comme quoi il a bien entendu ce que nous lui disons et avec cela, d’avoir le sentiment de ne pas avoir été exaucé. 

Mais quand nous prions de la sorte, laissons-nous de la place à Dieu? Faisons ce bref examen de conscience pour voir si nous ne sommes pas plutôt dans un monologue où nous faisons les questions et les réponses ? Laissons-nous la place à Dieu de nous parler? Laissons lui la place de l’écouter?  

Avant l’arrivée de notre Seigneur Jésus le Christ à la crèche, de sa venue dans notre monde par les bras de Marie, reprenons comme Joseph cette attitude de silence dans l’attente de sa venue. 

Le silence. Voila un mot qui pourrait faire peur dans notre monde très bruyant, dans notre monde où le silence est synonyme de néant, face à une fuite en avant devant ce néant. Le silence, ici, est à entendre dans un sens particulier, que nous allons voir ensemble. 

Il y a le silence que nous pouvons définir comme l’absence de bruit, une attitude passive où il y a juste une fuite du bruit, donc une recherche d’absence de bruit pour ne rien entendre. Ce n’est pas celui-ci que nous recherchons ici, dans le silence chrétien. 

Un autre silence est celui de faire le silence intérieurement pour laisser la place à l’autre, à l’invisible pour aller à sa rencontre. Il s’agit d’avantage d’un silence actif. Il faut rechercher ce silence des choses du monde pour entendre un autre nous parler du tréfond de nous-même: de notre âme. Voila le silence chrétien. 

Ce silence, silence actif comme nous pourrions le qualifier ou silence contemplatif, est celui que recherchent et dont vivent les moines depuis les premiers pères du désert jusqu’à aujourd’hui, ainsi que les chrétiens dans la prière d’oraison ou la prière  de contemplation. 

Saint Joseph est l’homme du silence par excellence : l’Evangile ne le fait pas parler et il intervient seulement dans l’Evangile selon St Luc. Néanmoins, il est bien présent pendant l’Annonciation à la Sainte Vierge Marie, la Naissance à Bethléem, la fuite en Egypte puis le retour à Nazareth ainsi que pendant l’éducation du jeune Jésus. Joseph n’était pas muet mais l’Evangile nous le dépeint comme un homme du silence. C’est à dire qu’il est cet homme qui vit un silence intérieur pour aller à la rencontre de Dieu. Ici, Dieu est vivant et se laisse éduquer par lui, Dieu est présent dans la vie de Joseph. C’est donc que Joseph est vraiment un homme habité de silence: il s’émerveille devant le mystère de l’incarnation, il contemple Dieu fait homme, il reconnait sa petitesse face à la mission que lui confie Dieu. Il ne le fait pas par de grands discours et monologues mais par le silence de sa vie, par la rencontre avec Dieu dans le quotidien de sa vie.  

Que Saint Joseph, homme du silence, de la recherche de Dieu nous aide à notre tour à habiter le silence de la rencontre avec Dieu dans le quotidien de nos vies. Amen.