La vie des séminaristes en confinement

21 avril 2021

Alors que s’enchaînent depuis un an les confinements successifs, rendant souvent difficiles les activités essentielles de la vie de l’Église, retour sur la manière dont cette situation influence le séminaire dans son fonctionnement quotidien.

Les séminaristes vivent une vie de famille à Evron

Ce qui se vit dans un séminaire, lieu de formation pour les futurs prêtres, est nécessairement divers. L’essentiel de l’apprentissage s’articule en effet autour de quatre grands pôles : la vie spirituelle, intellectuelle, humaine, et pastorale. Tout ce qui est vécu dans la journée d’un séminariste entre dans ces cadres : cela commence par le temps d’oraison et l’office du matin, qui permettent d’amorcer la journée par la prière ; viennent ensuite les cours de philosophie et de théologie. Le sport, l’apostolat, l’étude complètent une journée qui s’achève par la messe communautaire. Et, partout, la vie commune transperce la journée et apporte son lot de joies.

Dès lors, un tel rythme vécu chaque jour par tous les séminaristes fait de la vie du séminaire une vie familiale, où le partage est au cœur. Dans cette perspective, les confinements n’entravent pas la vie de partage, ce qui est un avantage certain, et une belle grâce ! Des difficultés existent cependant : la question de l’accueil a subi des transformations majeures depuis l’instauration des mesures des confinements. Le séminaire, qui est d’ordinaire un lieu d’accueil non seulement pour les familles des séminaristes, mais encore pour les jeunes lors des retraites ou journées de récollection, a dû être fermé aux personnes extérieures.

De même que l’accueil, c’est la vie apostolique des séminaristes qui est bouleversée par le confinement. Pour se préparer concrètement à la vie paroissiale, ils interviennent en effet régulièrement dans les différentes structures de la ville d’Evron, pour des missions aussi différentes que le patronage auprès des jeunes, l’animation de groupes scouts, le soutien scolaire (voire à ce sujet notre récent article : ), mais aussi des visites à domicile, dans les hôpitaux, EHPAD et maisons de retraites… Toutes ces activités essentielles de la vie d’un séminariste sont transformées dans une période de confinement : beaucoup sont annulées car rendues impossibles, et pour celles qui subsistent, les mesures sanitaires rendent le contact direct difficile. Or, un apostolat ne se mesure pas tant par son efficacité concrète que par les relations qu’il crée et entretient entre les personnes qui s’y rencontrent.

Dans un tel contexte, la prière prend une dimension nouvelle : les séminaristes y apprennent à faire entrer Dieu dans les troubles du temps, à intercéder pour tous ceux qu’ils ne peuvent pas rencontrer aujourd’hui… dans l’espérance de les accueillir demain !