Samedi 12 mars
Méditation de Carême
Méditation de Carême
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Vous avez appris qu’il a été dit … Et bien moi je vous dis
Dans cet Évangile, Jésus se fait maître enseignant de la Loi, il nous invite donc à la recevoir, à l’écouter et à la mettre en pratique. Mais ce n’est pas n’importe quelle Loi. Il s’agit de la Loi nouvelle, basée sur la Loi juive de l’ancienne alliance que le Christ réinterprète selon le dessein de Dieu et qu’il accompli parfaitement. Jésus a commencé fort en ce chapitre 5 avec les Béatitudes, ici, il nous invite à un pas de plus vers ce qui paraît aller à l’encontre de notre instinct et de notre raison : Aimer, même nos ennemis. Le Chrétien a donc des ennemis, étonnant paradoxe de cette religion de miséricorde, mais au combien réaliste quant à notre nature blessée par le péché. Aimer avec notre affectivité, vouloir du bien à nos ennemis et à ceux qui nous ont blessés, cela semble aller au-delà de nos forces. Saint Thomas dans son traité de la charité en est bien conscient, et il invite seulement à prier pour eux, du moins à avoir le désir de prier pour eux. La prière c’est le premier bien et peut-être le plus précieux des biens que l’on puisse offrir à nos ennemis, c’est déjà leur consacrer du temps, c’est appeler sur eux la bénédiction spirituelle de Notre Père. Jésus insiste : Votre Père céleste, il nous est commun, nous sommes donc frères, même si nous sommes frères ennemis, ce qui est premier avant l’hostilité entre les hommes et les femmes c’est d’être frère et sœur dans le Christ.
Prier pour les frères ou sœurs ennemis, c’est l’acte de foi et de charité auquel nous invite le Christ aujourd’hui.
Mon effort de Carême : Aujourd’hui j’essaye de prier en vérité pour un ennemi.