À 15 jours de votre ordination diaconale, pouvez-vous nous rappeler la signification de cette étape vers le sacerdoce ?

L’ordination diaconale arrive à la fin des deux cycles de formation. Nous allons consacrer notre vie au service de Dieu et des hommes et recevoir le premier degré du sacrement de l’Ordre. Il Il s’agit d’un sacrement à « caractère » (comme le baptême et la confirmation) qui configure à Jésus-Serviteur. Par ailleurs, en étant ordonné diacre, nous entrons dans la communauté Saint-Martin en tant que membre à part entière. La mission est attendue avec beaucoup de joie et en même temps avec une certaine appréhension : baptiser, proclamer l’Evangile, prêcher, marier, célébrer les obsèques, servir les pauvres, servir…

Quelle différence y a-t-il entre le diaconat « en vue du sacerdoce » et le diaconat permanent ?

Ils exercent les mêmes fonctions ! Le diaconat « permanent » et le diaconat « en vue du sacerdoce » diffèrent par leur finalité (l’un est un état permanent, l’autre s’achemine vers le sacerdoce). Ils diffèrent aussi ordinairement par leur état de vie : le diacre permanent peut être marié, alors que l’autre s’engage dans le célibat sacerdotal.

Les ordinations vont avoir une couleur particulière cette année, du fait de l’impossibilité pour de nombreuses personnes de vous y entourer sur place, en raison du Covid-19. Comment le vivez-vous ? Et vos proches ? 

Oui, les ordinations seront vécues humainement de manière particulière, mais ce qui est important c’est le cœur, c’est ce qui va se passer durant la célébration, le reste c’est la manifestation extérieure de la joie de l’Église. Les familles proches se réjouissent de pouvoir assister à la célébration. Eux aussi pourront vivre les choses de manière plus centrée sur l’essentiel. Les amis se réjouissent aussi de l’événement et s’uniront par la prière qui n’est pas influencée par la distance !

L’ordination diaconale est l’ultime étape avant le sacerdoce, après de longues années d’études au séminaire. Comment va se dérouler cette année à venir, avec quels objectifs dans le cadre de la formation ? 

La formation est longue : six ans d’études au séminaire et un an de stage en paroisse ! En septembre je commencerai ma nouvelle mission dans la paroisse de Châlons-en-Champagne, avec trois autres prêtres et un nouveau diacre. L’objectif est « d’apprendre le métier » et de se lancer. Plus profondément, c’est une année de préparation au sacerdoce, au séminaire notre cœur découvre la relation au Christ, désormais ce cœur doit apprendre à aimer les hommes comme le Christ-Prêtre les aime !

Comment avez-vous découvert votre vocation ? L’étape du diaconat vient-elle la valider ?

La vocation c’est comme un aimant qui est attiré par un autre, cette force d’attraction c’est ce désir qui est dans la personne qui se sent appelée, désir qui est éprouvé durant les 7 années de formation, désir qui se trouve purifié et maturé en se présentant à l’ordination, un désir qui repose sur la foi. C’est une histoire d’amour. Je crois que le Seigneur m’a appelé une première fois à 7 ans, puis une deuxième fois à 14 ans. J’avais le désir de Lui consacrer ma vie, de Lui appartenir. Puis ce désir s’est approfondi en découvrant la personne de Jésus et sa présence dans l’Eucharistie. J’ai eu le désir de servir l’Église en devenant prêtre pour des diocèses où il en manque. Au séminaire, j’ai eu la grâce de faire l’expérience du salut : Dieu m’a sauvé ! Ce désir de donner ma vie a été impacté : donner ma vie à Dieu pour parler de Lui, pour aider les personnes à le rencontrer, pour les conduire à Celui qui veut les sauver. L’étape du diaconat vient comme rassembler tous ces désirs et les réaliser, pour une part : « Que le Seigneur achève en vous ce qu’Il a commencé » !