Naissance de Jean Baptiste

(Lc 1, 57-66)

“Sa langue se délia, il parlait et il bénissait Dieu”.  Nous voici presqu’arrivés au terme de notre préparation au grand mystère de l’Incarnation et alors que nous nous projetons de plus en plus vers Noël, le jour J tant attendu depuis le début de notre Avent… et que les soucis matériels prennent de plus en plus de place dans nos esprits, l’Evangile de ce jour nous apporte un éclairage important quant à notre manière de célébrer la venue imminente du Sauveur. 

En effet, Zacharie, le père de Jean le Baptiste, s’est tu pendant toute la durée de la grossesse d’Elisabeth. Il a été rendu muet pour n’avoir pas cru la parole de l’ange annonçant la venue d’un fils pour son épouse et lui. Et voici, que le jour de la circoncision de l’enfant, la langue de Zacharie se délie, il peut enfin parler et on imagine aisément son soulagement. 

Toutefois, Zacharie ne parle pas pour dire des choses futiles ou pour se rassurer d’avoir retrouvé l’usage de la parole. Il bénit Dieu. Après une longue attente silencieuse, ses premières paroles sont directement adressées au Seigneur. Pas de paroles de reproches, de plaintes ou d’amertume, pas de paroles d’orgueil non plus d’avoir enfin eu un fils, mais des paroles de louange et d’action de grâce. 

Nous-mêmes, après ce temps de silence et de calme qu’est l’Avent, après nous être préparés à la venue du Sauveur en contemplant nos crèches, en préparant cette nuit sainte, quelles seront nos premières paroles après avoir célébré l’Incarnation du Sauveur, Dieu fait homme ? Il semble qu’à l’école de Zacharie qui laisse déborder son cœur, nous ayons à nous préparer à rendre grâce et à louer le Seigneur pour sa venue qui nous sauve sans nous laisser happer par les bruits et les agitations du monde qui seront, à n’en pas douter, nombreux au soir de Noël. Que nos paroles soient alors des paroles de joie et d’action de grâce envers notre Sauveur qui veut déposer en nous sa grâce. 

Dès maintenant, posons-nous la question : Comment puis-je préparer mon cœur pour qu’il exulte de joie et de louange le jour de Noël, joie de croire que le Messie vient pour me sauver ?