Voilà que Jésus répond par une autre question à celle des anciens du peuple. C‘est un piège qu’ils se sont tendus : aucune de leurs réponses ne serait cohérente avec leur comportement. Ils sont pris en étau entre l’évidence manifeste des signes donnés par Jean et leur propre peuple qui a reconnu un prophète en Jean.  Ici, les anciens semblent donc voir parfaitement clair. Ils savent par quelle autorité Jean agit : celle de Dieu, ce que le peuple a reconnu avant eux. Mais ils répondent à Jésus en mentant, afin d’éviter de rendre compte de leur persévérance dans l’erreur. Puisqu’ils n’ont pas bougé depuis le début, pourquoi admettre maintenant la vérité en perdant la face ? Voici le péché fondamental des anciens : leur orgueil les fait persévérer dans leur doute.  Cet évangile nous pousse donc à nous poser la question : y a-t-il dans notre vie des lieux où nous refusons l’évidence des signes ? Où nous persévérons contre l’opinion des personnes qui nous entourent, en nous murant dans une première impression erronée ? Aujourd’hui, prenons le risque de guérir nos aveuglements forcés. Accepter de perdre la face devant Dieu, c’est le mettre à sa place : il est plus fort que nous. Il est la Vérité, le Chemin et la Vie. Il vient nous sauver, à condition que nous lui laissions un peu de place dans notre intelligence et notre cœur.