Le Pape nous parle

Chaque matin depuis le début du confinement en Italie, à l’occasion de sa messe privée célébrée en direct sur internet, le pape François s’exprime au sujet de l’épidémie de coronavirus. Des paroles qui s’adressent à chacun de nous et qui sont une invitation à se recentrer sur l’essentiel au travers de la prière et d’une attitude d’humilité.

Ce mardi 24 mars, c’est aux médecins, prêtres et infirmières morts du coronavirus que le souverain pontife dédiait sa messe : « J’ai appris que ces jours-ci, certains médecins, prêtres et infirmières ont été infectés, parce qu’ils étaient au service des malades. Nous prions pour eux, pour leurs familles, et je remercie Dieu pour l’exemple d’héroïsme qu’ils nous donnent dans le traitement des malades ».

Quelques jours plus tôt, le pape priait pour la paix dans les familles confinées. « Aujourd’hui, je voudrais avoir une pensée pour les familles qui ne peuvent pas quitter la maison. Les adultes, jeunes et enfants sont enfermés ensemble et n’ont peut-être que le balcon pour unique horizon. » Il a ainsi prié pour que les membres des familles « sachent trouver le bon mode de communication entre eux, construire des rapports d’amour et vaincre ensemble les angoisses de ces temps troublés. »

Cette période d’épidémie et de confinement est « marquée par la douleur et les ombres entrées dans notre maison », déplorait le pape François le 20 mars. « Face à cela, il faut vivre avec pénitence, compassion et espoir, mais aussi avec humilité. Personne en effet ne peut se permettre d’être en paix, car tout le monde partage ces jours difficiles » a-t-il ajouté, faisant notamment allusion aux difficultés économiques suscitées par l’épidémie.

« Cette crise nous rappelle qu’il est nécessaire de prier, prier toujours plus », répète régulièrement le pape. « Il faut le faire avec foi pour que le Seigneur intervienne, avec de la persévérance et du courage. Il ne déçoit pas. Il te fait attendre, mais il ne déçoit pas. » L’occasion également de « revoir sa vie » et de prendre conscience de la solitude de nombreuses personnes comme les sans-abris, les femmes maltraitées, les personnes âgées ou les réfugiés. « Nous devons restaurer le vivre-ensemble : ce sera peut-être l’une des leçons à tirer de cette tragédie. »

Le Saint Père nous invite ainsi à penser dès à présent l’avenir, « qui sera un peu comme l’après-guerre ». « Il ne sera plus question de ‘l’autre’, mais de ‘nous’. Parce que nous ne pouvons sortir de cette situation qu’ensemble. Cela se fera par la synergie, la collaboration mutuelle, le sens de la responsabilité et l’esprit de sacrifice qui sont déjà générés en tant d’endroits. »