Noveritis

L’épiphanie étant la dernière fête du Temporal avant le cycle pascal, le Pontifical Romain fait publier solennellement au jour de cette fête, dans les églises cathédrales, la date de Pâques et les principales fêtes mobiles de l’année.Cette publication, selon des usages locaux, peut également se faire dans les églises principales et les églises paroissiales. Cette tradition remonte aux tous premiers temps de l’Église. Le Patriarche d’Alexandrie, où se trouvaient les plus habiles astronomes de la chrétienté, avait la mission d’envoyer la date de la solennité pascale aux autres Patriarches orientaux et au Souverain Pontife, lequel en informait les métropolites d’Occident.

Le Concile de Nicée passe pour avoir formalisé la coutume. Bien qu’il ne soit pas fait mention de la fixation de la date de Pâques dans les canons du Concile de Nicée qui nous ont été conservés, on sait que la question a été débattue et tranchée par le concile grâce à trois textes: une lettre de l’empereur Constantin, une lettre synodale pour l’Église d’Alexandrie et une lettre de saint Athanase écrite en 369 aux évêques d’Afrique. Au Vème siècle,  Cyrille d’Alexandrie aurait écrit une épître pascale dans laquelle il indiquait: « le concile œcuménique vota à unanimité que l’Église d’Alexandrie, du fait de ses illustres astronomes, devrait communiquer chaque année à l’Église de Rome la date de Pâques, et Rome la communiquerait aux autres Églises ». Toutefois, il n’est pas certain que ce passage se réfère au premier concile de Nicée.

Beaucoup de Pères de l’Église des premiers siècles parlent de cette annonce de la date de Pâques lors de le fête de l’Épiphanie. Le IVème concile d’Orléans de 541 et celui d’Auxerre de 578 en ont étendu l’usage en Gaule.

Bien vite, les évêques prirent l’habitude de publier chaque année, le 6 janvier, une epistola festivalis, lettre pastorale dans laquelle étaient annoncées aux fidèles les dates de Pâques et des fêtes mobiles de l’année courante.

Le rite romain, possède, pour cette publication, une formule (le « Noveritis« ) assez développée qui se chante à l’Épiphanie: à la proclamation de la date de Pâques sont également ajoutées les dates du mercredi des Cendres, de l’Ascension, de la Pentecôte et du premier dimanche de l’Avent. Le récitatif romain utilise le même ton que l’Exultet de la Vigile Pascale, ce qui confère un avant gout de la joie pascale à l’annonce de la date de Pâques.