La rentrée du séminaire

« Rentrer au séminaire » : vous pensez probablement à ces jeunes hommes qui décident de suivre l’appel du Seigneur, de tout quitter et de se faire séminaristes. C’est la grande Rentrée. Elle se fait habituellement dans une joie toute aussi grande. Cela n’empêche pas que, face à l’inconnu, elle soit souvent (mais pas toujours, cf. le témoignage ci-dessous) accompagnée d’une petite boule au ventre. Cette boule n’est pourtant pas l’apanage de la grande Rentrée. Il ne faut pas oublier toutes ces petites rentrées des séminaristes de la deuxième à la sixième année qui retournent à la maison de formation après leurs apostolats et vacances de l’été. Ce n’est donc pas un hasard que la rentrée se place sous le signe de la Croix glorieuse que l’Église fête le 14 septembre. En effet, cette fête nous rappelle les deux faces inséparables de la suite du Christ : la souffrance de la croix et la gloire joyeuse de l’amour victorieux.

Mais trêve de théories, comment se passe cette rentrée ? Les aînés sont censés arriver au séminaire la veille de la rentrée des nouveaux (mais pour certains ce premier objectif constitue déjà une pierre d’achoppement). Cela devrait leur laisser le temps de libérer et de nettoyer leurs anciennes cellules et de prendre possession de leur nouvel habitat. Ensuite, il s’agit de rendre les cellules des nouveaux séminaristes aussi accueillantes que possibles. Il faut avouer que le champ des possibles est ici assez restreint : un petit bouquet de fleurs et quelques bonbons luttent à poste perdu contre les carreaux immondes du sol du bâtiment des premières années. Mais quand la nouvelle promo arrive enfin, tout cela passe à l’arrière plan. Ce qui compte, c’est l’accueil chaleureux des nouveaux frères que l’on essaye d’acclimater le plus rapidement possible au rythme et aux fonctionnements de la maison.

Réactions de séminaristes :

FV, entre en première année : « Après deux ans dans l’enseignement, c’est une nouvelle rentrée qui débute pour moi mais cette fois-ci sans rien à décider ! Et curieusement, cela ne m’effraie pas. Une nouvelle vie commence à laquelle il faut certes s’adapter mais pas d’inquiétude à ce sujet, le pli sera pris tôt ou tard. Pour le reste, j’accepte le risque de faire confiance. »

XP, débute sa quatrième année : « Retourner au séminaire après un an de stage en paroisse constitue un petit défi. J’ai expérimenté la joie d’être au contact des gens, j’ai vécu un quotidien rempli d’activités pastorales très variées, j’ai travaillé dans une certaine autonomie et j’ai mené une vie commune à quatre. Maintenant il s’agit de retrouver rapidement ma place dans notre séminaire plein à craquer, avec ses journées aux horaires fixés du matin au soir, les études, le silence, le retrait du monde. Mais paradoxalement, c’est parce que j’ai fait l’expérience de la vie mouvementée en paroisse que je mesure davantage à quel point j’ai besoin de cette vie ordonnée du séminaire pour devenir le prêtre dont le monde à besoin. »