Le 21 décembre : O Oriens

O Oriens, splendor lucis ætérnæ, et sol  justítiæ: veni et illúmina sedéntes in ténebris et umbra mortis.

O Orient, Splendeur de la lumière éternelle, Soleil de justice: Viens éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort.

Commentaire

O Oriens

O Aurore, splendeur naissante de la lumière éternelle, astre venu d’en haut pour nous illuminer de justice.

Ici il convient d’entendre le poème de Balaam, «l’homme au regard pénétrant», qui écoute, qui sait, qui voit ce que Shaddaï fait voir.

«Je le vois – mais non pour maintenant,

je l’aperçois – mais non de près:

Un astre issu de Jacob devient chef,

Un sceptre se lève, issu d’Israël.»

Orietur stella ex Jacob… C’est un lever splendide d’étoile comme le sont par les vastes nuits tous les levers d’étoiles depuis les origines du monde. Et nous, en notre pauvreté même, nous avons, à la suite du peuple des bergers, ce privilège de l’apercevoir là, tout proche. Il vient, jour brûlant comme un four… jour qui embrase. «Mais pour vous qui craignez mon Nom, il se lèvera, soleil de justice portant la guérison dans ses ailes..

C’est le miracle indicible de Noël. Le feu se fait petit enfant. La braise de la divinité va reposer au creux d’une crèche. Habacuq avait perçu cet éclat naissant:

«Eloah vient de Teman

et le Saint du mont Pâran

Sa majesté voile les cieux

la terre est pleine de sa gloire.

Son éclat est pareil au jour

des rayons jaillissent de ses mains

c’est là que se cache sa force.» (Hab ,3-4)

Comme elle nous touche cette prière d’Habacuq bouleversé à la vision d’une théophanie qu’il craint et qu’il désire. Puissions-nous au chant de ces Grandes O faire nôtre son intense supplication: «Yahvé j’ai redouté ton œuvre! En notre temps fais-la revivre, en notre temps, fais-la connaître. Dans la colère souviens-toi d’avoir pitié!»

Viens Seigneur, en la douceur de ta splendeur! O Oriens! Souviens-toi des entrailles de miséricorde en lesquelles tu nous as visités, Astre issu d’en haut! Viens et qu’au matin nous puissions voir ta gloire, celle d’un Fils unique avant les étoiles engendré. Alors «Justice fleurira et grande paix jusqu’à la fin des lunes!»

Il se lève, Il vient. Il descend comme ondée sur la toison, ce Soleil Sauveur du monde. Du sein de la Très-Pure il a pris chair. «Semblable au soleil, le Sauveur du monde va paraître; et il descendra dans le sein de la Vierge, comme la rosée sur les prairies, alleluia.»1 Au matin du 24 décembre nous le verrons, ce lever royal d’un astre issu du sein béni de la Vierge, de la Theotokos, Marie, éclatante de gloire.